Né le 9 avril 1930 à Ampuis (Rhône), massacré le 31 août 1944 par les soldats allemands à Ampuis (Rhône) ; gardien de troupeaux ; victime civile.

Jean Moussier était le fils de Jean Moussier, né le 10 juin 1897, cantonnier et de Anne, Marguerite, née le 14 octobre 1901, ménagère, domiciliés au lieu-dit du Carcan à Ampuis
Le 30 août 1944, une section de 25 soldats allemands avait fait halte dès 6 heures du matin dans la cour de l’école privée de garçons d’Ampuis. Les passants étaient nombreux qui s’arrêtaient là pour les regarder et dans la journée, des résistants tentèrent de leur donner l’assaut sans résultat. A 20 heures, les Allemands étaient repartis non sans avoir démoli avec leurs camions le portail de l’école et une partie du mur d’enceinte. Le 31 août, une colonne allemande de 80 hommes avec voitures, chevaux, bicyclettes et deux camions, les avait remplacés ; les officiers s’étaient installés au centre du bourg, dans l’hôtel tenu par Madame Ogier. Durant ces deux journées, Georges Moussier fut près de l’école, parmi les badauds, observant et discutant avec Monsieur Rouby, le directeur qui l’avait eu comme élève.
Dans la matinée, à quelques kilomètres, avait lieu le combat de Saint-Michel-du-Rhône (Loire), 31 août 1944
A Ampuis, à midi, le chef du détachement, informé par des plis apportés par des cyclistes, interdit toute entrée dans la cour de l’école, même pour prendre de l’eau. A quinze heures, Monsieur Rouby vit arriver Georges sous la conduite d’un soldat. Le jeune garçon s’approcha de lui et put lui glisser dans la main ce qui semblait être une douille. Après un moment d’attente, Georges, toujours sous escorte, fut conduit au centre du bourg, auprès du commandant allemand qui venait d’entendre la déclaration d’une habitante. Le bruit courut aussitôt qu’il allait être fusillé. Aucun droit ne fut donné aux supplications de sa mère et de quelques habitants accourus. A 18 heures, Georges conduit par deux officiers et un soldat armé, pénétra à nouveau dans la cour de l’école. Le directeur affolé fit entrer sa femme et ses filles dans l’appartement de fonction. Quelques instants plus tard, le soldat vint lui demander une bâche et le corps de Georges fut enterré sommairement sur place.
Quand il témoigna en décembre 1944, le père de Georges déclara " qu’il avait été fusillé parce qu’il avait deux frères dans le maquis..." ce qui était vrai, et "sur la dénonciation de Madame D… ", propriétaire d’un domaine viticole. Madame Ogier, propriétaire de l’hôtel, témoigna également après la guerre : devant ses pleurs, le commandant allemand lui aurait déclaré : « qu’il était de son devoir de soldat de préserver la vie de ses hommes qui chaque jour tombaient sous les balles des maquis et que les seuls responsables étaient ceux qui avaient charge de son âme et cette sale française… », désignant sans aucun doute la dénonciatrice qu’il avait entendue.
Dans la rue, sur un mur de l’école, une plaque rappelle le souvenir de Georges et une commémoration s’y déroule chaque année.
Sources

SOURCES : Arch. Départ. du Rhône : mémorial de l’Oppression, cote 3808W847. — État civil d’Ampuis.

Michelle Destour

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