Pouillenay (Côte-d’Or), 27 août 1944
Dans cette commune, les Allemands fusillèrent sept otages originaires de Grosbois-en-Montage et d’Uncey-le-Franc en représailles à une embuscade des maquisards. Il y eut un rescapé. Deux cultivateurs avaient été abattus quelques heures auparavant dans une commune voisine.
Le 17 août 1944, Hitler donna l’ordre de retraite général aux troupes allemandes du sud de la France afin d’éviter leur encerclement par la jonction imminente en Bourgogne des armées alliés venant de Normandie et de Provence. Dans leur repli vers l’Alsace, les colonnes allemandes étaient mitraillées et bombardées par l’aviation alliée et les maquisards multiplièrent les embuscades. En représailles, de très nombreux civils furent massacrés.
Le 26 août, un détachement allemand de l’ex-Afrika Korps qui progressait sur l’axe Sombernon-Vitteaux fut accroché sur la RN 5 aux alentours de Boussey, au lieu-dit La Roche-d’Ys, par des maquisards du groupe franc de l’Etat-Major FFI installé à la Métairie-aux-Bois. Un char fut détruit, deux soldats allemands furent tués et un autre blessé.
Le 27 août au matin, vers 1h du matin, les Allemands s’arrêtèrent à l’auberge de Grosbois-en-Montagne (Côte-d’Or) avec un mort et deux blessés dont l’un mourut à l’aube. Au lever du jour, les soldats investirent le village soupçonné d’abriter des résistants sur les renseignements d’une femme étrangère au pays. Ils fouillèrent les maisons, rassemblèrent les hommes. Un jeune officier leur expliqua qu’il s’agissait de représailles. S’adressant aux otages par l’intermédiaire d’un interprète d’origine alsacienne, Georges Allender, réfugié de Dijon à Grosbois, il déclara qu’il y avait des arbres abattus et qu’il voulait les mener sur place. Il écarta les habitants les plus âgés et ordonna aux 32 autres – parmi lesquels le maire, le comte Bernard d’Harcourt - de marcher en direction de Vitteaux. La colonne des otages, trois par trois, quitta Grosbois, encadrée par les soldats et suivie par cinq automitrailleuses. Un infirme, Marcel Bouley, fut rapidement autorisé à quitter la colonne pour ne pas ralentir sa progression.
Quatre kilomètres plus loin, à Uncey-le-Franc, les Allemands ouvrent le feu sur les bois occupés par un maquis, mais le piège échoue. Ils prirent alors douze nouveaux otages.
À la Roche-d’Y, la progression des Allemands et de leurs otages fut stoppée par des arbres abattus en travers de la route par les maquisards. Pendant que les otages déblayaient, les Allemands pillèrent puis incendièrent une ferme située à proximité. Des indices les ayant convaincus que cette ferme avait hébergé des résistants, ils abattirent le fermier, Antonin Mias, et son commis, François Jacob, au bord de la route. Antonin Mias était en effet membre du maquis Auxois et prêtait sa ferme pour des réunions et de parachutages. Cinq otages durent enterrer sommairement les corps.
Le maire fut séparé de la colonne, interrogé sur la délatrice qui avait signalé la présence de résistants à Grosbois, puis envoyé à Semur-en-Auxois où il fut rejoint par sa femme. Condamnés à mort par un tribunal militaire, ils furent finalement relâchés le 27.
La colonne poursuivit sa route jusqu’au carrefour de la route d’Alise, à Pouillenay, à 24 km de Grosbois. Les 42 otages, 30 de Grosbois et 12 d’Uncey-le-Franc et les Allemands restèrent deux heures sur la place. Ils se partagèrent des vivres trouvés dans le village. Puis l’officier qui était intervenu le matin à Grosbois arriva en voiture et ordonna aux otages d’avancer sur la route de Flavigny-sur-Ozerain et d’entrer dans une pâture. Il désigna un homme sur sept. Sept hommes furent alignés contre un mur et abattus. Il s’agit de Gilbert Bourgeois, Marcel Champy, Germain Devers, Jean Meugniot, Étienne Froidurot, Marcel Yong et Marcel Boucharnin. Ce dernier échappa à la mort : « sous la fusillade, il est tombé en même temps que les autres. Il n’a en fait pas été touché. En tombant, il s’est retrouvé avec le bras droit replié devant le front, ce qui l’a protégé. Au lieu de la recevoir dans la tête, la balle du coup de grâce lui traverse la main entre le pouce et l’index. » (Jean-Paul Boulère, Grosbois-en-Montagne…, op. cit., p. 25.). Après le départ des Allemands, il fut recueilli par une voisine, Denise Gilles, qui lui fit un pansement sommaire, et lui donna un vélo pour regagner Grosbois.
Un homme et une femme, accusés d’avoir signalé aux Allemands la présence de résistants à Grosbois, furent exécutés par les maquisards le 4 septembre. Le maquis Auxois exécuta aussi cinq prisonniers allemands dans les ruines de la ferme de La Roche d’Ys.
Les obsèques des six otages eurent lieu le 20 septembre dans leurs communes respectives. Une grande croix blanche fut inaugurée à Grosbois le 27 août 1947 ainsi qu’un monument commémoratif à Pouillenay.
Le 26 août, un détachement allemand de l’ex-Afrika Korps qui progressait sur l’axe Sombernon-Vitteaux fut accroché sur la RN 5 aux alentours de Boussey, au lieu-dit La Roche-d’Ys, par des maquisards du groupe franc de l’Etat-Major FFI installé à la Métairie-aux-Bois. Un char fut détruit, deux soldats allemands furent tués et un autre blessé.
Le 27 août au matin, vers 1h du matin, les Allemands s’arrêtèrent à l’auberge de Grosbois-en-Montagne (Côte-d’Or) avec un mort et deux blessés dont l’un mourut à l’aube. Au lever du jour, les soldats investirent le village soupçonné d’abriter des résistants sur les renseignements d’une femme étrangère au pays. Ils fouillèrent les maisons, rassemblèrent les hommes. Un jeune officier leur expliqua qu’il s’agissait de représailles. S’adressant aux otages par l’intermédiaire d’un interprète d’origine alsacienne, Georges Allender, réfugié de Dijon à Grosbois, il déclara qu’il y avait des arbres abattus et qu’il voulait les mener sur place. Il écarta les habitants les plus âgés et ordonna aux 32 autres – parmi lesquels le maire, le comte Bernard d’Harcourt - de marcher en direction de Vitteaux. La colonne des otages, trois par trois, quitta Grosbois, encadrée par les soldats et suivie par cinq automitrailleuses. Un infirme, Marcel Bouley, fut rapidement autorisé à quitter la colonne pour ne pas ralentir sa progression.
Quatre kilomètres plus loin, à Uncey-le-Franc, les Allemands ouvrent le feu sur les bois occupés par un maquis, mais le piège échoue. Ils prirent alors douze nouveaux otages.
À la Roche-d’Y, la progression des Allemands et de leurs otages fut stoppée par des arbres abattus en travers de la route par les maquisards. Pendant que les otages déblayaient, les Allemands pillèrent puis incendièrent une ferme située à proximité. Des indices les ayant convaincus que cette ferme avait hébergé des résistants, ils abattirent le fermier, Antonin Mias, et son commis, François Jacob, au bord de la route. Antonin Mias était en effet membre du maquis Auxois et prêtait sa ferme pour des réunions et de parachutages. Cinq otages durent enterrer sommairement les corps.
Le maire fut séparé de la colonne, interrogé sur la délatrice qui avait signalé la présence de résistants à Grosbois, puis envoyé à Semur-en-Auxois où il fut rejoint par sa femme. Condamnés à mort par un tribunal militaire, ils furent finalement relâchés le 27.
La colonne poursuivit sa route jusqu’au carrefour de la route d’Alise, à Pouillenay, à 24 km de Grosbois. Les 42 otages, 30 de Grosbois et 12 d’Uncey-le-Franc et les Allemands restèrent deux heures sur la place. Ils se partagèrent des vivres trouvés dans le village. Puis l’officier qui était intervenu le matin à Grosbois arriva en voiture et ordonna aux otages d’avancer sur la route de Flavigny-sur-Ozerain et d’entrer dans une pâture. Il désigna un homme sur sept. Sept hommes furent alignés contre un mur et abattus. Il s’agit de Gilbert Bourgeois, Marcel Champy, Germain Devers, Jean Meugniot, Étienne Froidurot, Marcel Yong et Marcel Boucharnin. Ce dernier échappa à la mort : « sous la fusillade, il est tombé en même temps que les autres. Il n’a en fait pas été touché. En tombant, il s’est retrouvé avec le bras droit replié devant le front, ce qui l’a protégé. Au lieu de la recevoir dans la tête, la balle du coup de grâce lui traverse la main entre le pouce et l’index. » (Jean-Paul Boulère, Grosbois-en-Montagne…, op. cit., p. 25.). Après le départ des Allemands, il fut recueilli par une voisine, Denise Gilles, qui lui fit un pansement sommaire, et lui donna un vélo pour regagner Grosbois.
Un homme et une femme, accusés d’avoir signalé aux Allemands la présence de résistants à Grosbois, furent exécutés par les maquisards le 4 septembre. Le maquis Auxois exécuta aussi cinq prisonniers allemands dans les ruines de la ferme de La Roche d’Ys.
Les obsèques des six otages eurent lieu le 20 septembre dans leurs communes respectives. Une grande croix blanche fut inaugurée à Grosbois le 27 août 1947 ainsi qu’un monument commémoratif à Pouillenay.
Sources
SOURCE : Jean-Paul Boulère, Grosbois-en-Montagne à l’heure allemande, 27 août 1944, Dijon, 2016.
Dominique Tantin