Née le 21 avril 1902 à Mazères (Ariège), morte assassinée par des SS de la division Das Reich le 10 juin 1944 à Marsoulas (Haute-Garonne) ; victime civile ; domiciliée à Toulouse (Haute-Garonne), réfugiée avec une partie de sa famille à Marsoulas

Madeleine Fonta était la fille de Jean Fonta (patronyme transcrit de façon erronée .« Ponta » dans plusieurs ouvrages) cultivateur, et de Suzanne Rivière âgés respectivement, en 1902, de trente et vingt-trois ans. Elle était native d’une commune ariégeoise de la basse vallée de l’Hers, à la jonction des trois départements de l’Ariège, de la Haute-Garonne et de l’Aude, limitrophe de ces deux derniers.
Elle se maria le 15 mai 1918 à Mazères (Ariège) avec Pierre Saffon matelot canonnier au 5e dépôt de la flotte à Toulon (Var). Fils de Baptiste Saffon, cordonnier et de Marie Melel, il était né à Mazères (Ariège) le 18 octobre 1894. Nous ignorons l’origine des liens de la famille Saffon avec Marsoulas (Haute-Garonne). Le couple eut quatre enfants : Jean, Suzanne, Yves, et Micheline.
La famille Saffon habitait à Toulouse. À la fin du printemps de 1944, elle décida de quitter Toulouse jugée trop dangereuse (affrontements entre résistants et Allemands et/ou collaborationnistes), bombardements de l’aviation alliée. Si Pierre Saffon resta à Toulouse pour des raisons professionnelles, son fils aîné, Jean rejoignit le maquis (FTPF) de Betchat implanté dans le territoire de cette commune limitrophe de Marsoulas.
Madeleine Saffon se rendit donc à Marsoulas avec ses autres enfants, Suzanne, Yves et Micheline. Elle amena aussi un nouveau-né âgé de trois mois, Christian, son petit-fils. La mère de ce dernier, Yvette, pensa également que son fils serait davantage en sécurité à Marsoulas qu’à Toulouse.
Le samedi 10 juin 1944, au petit matin, la 10e compagnie du 3e bataillon du régiment Deutschland de la division blindée SS Das Reich faisaient partie d’un détachement chargé de « nettoyer » les maquis du piémont pyrénéen de l’Ariège et du Comminges (Haute-Garonne). Elle pénétra dans le petit village de Marsoulas où elle essuya les tirs de deux maquisards. En représailles, elle se livra à un épouvantable massacre de civils. Les soldats allemands frappèrent à la porte de la maison à coups de crosses. Madeleine Saffon la leur ouvrit et fut aussitôt abattue. Par la suite ses enfants — Suzanne, Micheline, Yves — et son petit-fils, Christian, furent à leur tour massacrés à l’intérieur de la maison.
Après avoir massacré la famille Saffon, les SS en firent ensuite autant avec les Castex/Fulbert.(Voir Marguerite, née Castex).
Voir Marsoulas (Haute-Garonne), 10 juin 1944
Sources

.
SOURCES : Arch. dép. Ariège, état civil de Mazères, acte de naissance de Marie, Magdeleine Fonta et mentions marginales ; acte de mariage entre Pierre Saffon et Magdeleine Fonta— Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 378-383, p. 521].— Roger Prost, « En Comminges sous l’occupation. Événements après le 6 juin », Revue du Comminges, Revue d’histoire, d’archéologie, de géographie et de sciences naturelles du Comminges et des Pyrénées centrales, 109, 1994, pp. 404-443 [p. 409]. — « Le massacre d’une population innocente à Marsoulas en Comminges, le 10 juin 1944 », texte rédigé par un des fils, né en 1941, du maire de Marsoulas, Jean Blanc, site aspetinf.chez.com/assoc/Marsoulas, consulté le 11 septembre 2019. — Mémorial Verdier Forain.(Toulouse), en ligne, consulté le 31 juillet 2019. — Musée de la Résistance en ligne, consulté le 1er août 2019. — MemorialGenWeb consulté le 1er août 2019.

André Balent

Version imprimable