Né le 13 octobre 1924 à Croze (Creuse), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Chard (Creuse) ; étudiant en droit ; résistant maquis AS de la Creuse, bataillon Jack.

André Paris était le fils d’Antonin, Adrien, André Paris, cimentier et d’Yvonne Lecadet. Son père né le 30 novembre 1894 à Clairavaux (Creuse), fut mobilisé le 5 septembre 1914 au 37ème Régiment d’infanterie. Blessé le 23 décembre 1914, il fut ensuite affecté à une section d’infirmiers militaires. Démobilisé, marié à Yvonne Lacadet, il revint s’installer à Clairavaux puis à Croze où naquit André. A l’instar des maçons de la Creuse il travaillait alors sur des chantiers à Paris (Levallois-Perret) et à Bourges (Cher). Vers 1927 la famille s’installa à Argenteuil (Seine-et-Oise, aujourd’hui Val d’Oise), Antonin Paris y exerçant la profession de marchand de vins. André Paris après des études secondaires était au début 1944, étudiant en droit à la Faculté de droit de Paris. Ses parents étaient venus pendant l’Occupation se réfugier à Croze (Creuse) où ils avaient gardé des liens familiaux.
A l’été 44, André Paris vint rejoindre sa famille à Croze et fut aussitôt sollicité par les responsables locaux de l’AS, agissant sous les ordres du commandant Jack, pour rejoindre le maquis. Le 6 juillet 1944, André Paris, célibataire, âgé de 19 ans, répondit à la réquisition proclamée par le commandant Jack de l’AS de sa propre autorité dans tout le secteur, pour les classes 39 à 45, parfois sous la contrainte et les menaces. Il s’engagea alors dans la Résistance, rejoignant dans l’est de la Creuse un maquis de l’AS appartenant au bataillon Jack et cantonné après la mi-juillet dans plusieurs hameaux de la commune de Chard (près de la limite du Puy-de-Dôme). A ce moment-là, des éléments de la brigade Jesser, entrèrent en Creuse en provenance des départements voisins du sud et de l’est pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. Le 15 juillet lors d’une opération au nord d’Aubusson, les troupes allemandes incendièrent les villages d’Alleyrat et de La Rochette. Les jours suivants une série d’attaques contre les maquis d’Alleyrat et de Blessac contraignit les unités désorganisées à se replier et à se regrouper à Chard avec d’autres unités du bataillon Jack autour du poste de commandement. L’action des services de renseignements allemands aidés de reconnaissances aériennes permit à l’Etat-major allemand de localiser précisément les maquis et de préparer une opération d’encerclement et d’anéantissement qui se produisit le 27 juillet 1944. Le ratissage des forces allemandes leur permit la capture de plus d’une vingtaine de résistants.
André Paris appartenait au groupe franc chargé de la protection du PC du commandant Jack. Lors de l’attaque, ce dernier prit rapidement la fuite avec l’ensemble de son état-major. André Paris se retrouva dans un groupe de 11 jeunes maquisards du groupe de protection, isolés, peut-être égarés, et de toute façon laissés sans commandement. Le groupe fut incapable de trouver la solution du repli et fut encerclé dans un champ de blé où les 11 jeunes durent se rendre. Regroupés, ils furent transportés en camion et exécutés sommairement. André Paris et ses 10 camarades furent fusillés, sur le sentier de la Goursole près du massif forestier du même nom.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI et DIR (déporté et interné de la résistance). Son nom est inscrit sur le monument aux de Croze. Il figure également sur le monument commémoratif de Chard et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret. Son nom est gravé sur la plaque commémorative, dans le grand hall de la Faculté de Droit de Paris, place du Panthéon, dédiée "Aux étudiants et anciens étudiants de la faculté de Droit Morts Pour La France".
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (État civil, registre matricule, dossier Jack 107 W 11) — Arch. Dép. Lot (registre matricule) — SHD Vincennes GR 16 P 458024 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 125165 et AC 21 P 655436 (à consulter) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Actes du colloque La vie quotidienne dans les maquis Ed. CREDI 2017. Communication de Christophe Moreigne Printemps – été 1944 dans le sud-est creusois : des « volontaires » requis sous la contrainte ? — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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