Né le 27 septembre 1913 à Vernantois (Jura), exécuté sommairement le 18 juin 1944 à Mandailles-Saint-Julien (Cantal) ; gendarme ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Louis Lagrange était le fils de Auguste, Louis, Ferdinand Lagrange, né le 24 décembre 1885 à Vernantois, marié dans cette commune du Jura le 16 novembre 1912 avec Marie, Clarisse, Paillard-Gayet née le 30 décembre 1886 à Vernantois.
Louis Lagrange avait un frère, Gustave Lagrange né le 7 septembre 1918, lui aussi gendarme à Riom-ès-Montagnes (Cantal) et qui s’engagera également dans la Résistance (dossier à Vincennes : GR 16 P 330795). Leur père a été mobilisé en 14/18 dans le 44è RI et déclaré Mort pour la France après son décès le 23 février 1919 dû à une maladie contractée au service. Louis Lagrange s’était marié avec Maria Massias, originaire de Firbeix (Dordogne) dont un frère, Auguste Massias, né en 1919, sera aussi résistant FFI (dossier à Vincennes : GR 16 P 401679). En 1944 Louis Lagrange était adjudant gendarme motorisé à Riom-ès-Montagnes. Il avait rejoint le Corps Franc depuis le 5 avril et faisait partie des FFI.
Le 16 juin 1944, dans l’après-midi, la feldgendarmerie allemande et un détachement de gardes (GMR) se rendirent, sur renseignements, à Marmanhac (Cantal) et se heurtèrent à une dizaine de FTP qui eut un tué, trois prisonniers et l’un d’eux éclaira les Allemands sur le maquis de Mandailles, explique Martres. Le samedi 17 juin, dans l’après-midi, les troupes allemandes d’Aurillac (une partie des 10è et 15è compagnies du 95è régiment - la feldgendarmerie), des GMR et peut-être quelques miliciens entreprirent de remonter la vallée de la Jordanne. A 18 heures elles dépassaient Saint-Cirgues-de-Jordanne (Cantal), abattaient un maquisard sur la route (Bernard Wourms), atteignaient Saint-Julien-de-Jordanne après avoir débarassé la route d’un barrage d’arbres au Liaumier. Dans Saint-Julien un poste de maquisards ouvrit le feu. Au cours de l’accrochage 3 maquisards furent tués et trois autres capturés dont 2 membres de l’AS de Riom. D’après Favier, il s’agissait d’un élément cycliste FFI appartenant à l’ORA : Louis Lagrange ainsi que son équipier, le jeune René Clavières. Enfin, tard dans la soirée et la nuit, la colonne allemande s’avança jusqu’à Mandailles, qu’elle dépassa et tirailla sur les pentes environnantes. Le maquis FTP s’était replié dans la montagne en abandonnant les véhicules et du matériel. La colonne allemande passa la nuit dans la haute vallée. Elle interrogea les trois maquisards capturés à Saint-Julien et enfermés dans une cave. Le 18 juin à midi, ils sont fusillés à l’entrée du village.
Louis Lagrange a été fusillé à Saint-Julien-de-Jordanne le 18 juin 1944. Il avait 31 ans. Il a été déclaré Mort pour la France et a été décoré à titre posthume de la médaille militaire et de la croix de guerre.
Le nom de Louis Lagrange est gravé sur les monuments aux Morts de Vernantois, Châlus (Haute-Vienne), de Riom-ès-Montagnes. Une plaque commémorative avait été apposée sur l’ancienne gendarmerie de cette commune. Une stèle a été aménagée en 1994 à côté du cimetière de Saint-Julien-de-Jordanne.
Epilogue de ce drame, Maria Massias, la femme de Louis Lagrange a accouché à Riom-ès-Montagnes le 19 octobre 1944 d’un enfant mort-né.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de Louis Edouard Lagrange : GR 16 P 330816 (non consulté) .— AVCC, dossier Louis Edouard Albert Lagrange : AC 21 P 62698 (non consulté) .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 .— Mgr de La Vaissière, [Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944 .— Archives Départementales 15 (État civil, recensement) .— MémorialGenWeb, Geneanet.

Patrick Bec

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