Né le 18 octobre 1912 à Péronne (Somme), fusillé le 30 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) suite à une condamnation à mort ; sous-officier de carrière, contrôleur des semences ; membre du réseau SR Alliance.

Jean Toeuf
Jean Toeuf
SOURCE : Géo Puille, Le BOA dans la Somme, op. cit.
Fils de Théodule Tœuf et de Gabrielle née Barbare, Jean Toeuf fut élevé par sa grand-mère maternelle à Péronne où il fit des études au collège de garçons.Il se maria avec Jeanne Madeleine Durot.
Engagé en 1930 au sixième régiment de Spahis, Jean Toeuf, maréchal des logis, combattit en 1940 au Luxembourg, dans les Ardennes puis, à partir du 18 juin 1940, dans la vallée du Rhône. Les spahis résistèrent aux attaques allemandes entre Annonay (Ardèche) et Andance (Ardèche) jusqu’à l’arrêt des hostilités, ce qui valut au régiment une citation à l’ordre de l’Armée. Après sa démobilisation le 20 août 1940, Jean Toeuf résida à Compiègne (Oise) où il occupa un poste de facteur auxiliaire jusqu’au 5 janvier 1942. Il s’établit ensuite à Sainte-Radegonde (Somme) et exerça la profession de contrôleur de semences de pommes de terre à Péronne.
Au printemps 1941, sous le pseudonyme de « Fût », Jean Toeuf entra comme agent de renseignement du secteur de la Seine dans la patrouille « Guynemer », première patrouille du réseau Alliance implantée dans la zone occupée. Il fournit au réseau les premiers emplacements des points de DCA fixe et mobile en voie de création dans son secteur. D’avril à juin 1941, il fit de nombreux voyages dans le nord, le centre et le sud-est de la France pour établir des contacts entre différentes régions. Après chaque voyage, il revenait au PC à Paris chargé de plans, de courriers divers, d’emplacements de terrains, de statistiques militaires sur l’armée allemande (chars, canons, entraînement des recrues à Vincennes, poudrières, forts...)
Arrêté le 15 juillet 1942 à son domicile par la police française qui le remit à l’Abwehr, Jean Toeuf fut incarcéré à la prison de Fresnes. Jugé le 4 novembre 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas, il fut condamné à mort pour espionnage et fusillé à 14 heures 21 le 30 novembre 1942 au Mont-Valérien en compagnie d’autres agents du réseau Alliance : Amédée Pautard*, Antoine Hugon*, Edmond Poulain*, Lucien Vallet*, André Bonnet*, Armand Bonnet*, Camille Bouvet* et Joseph Ornstein*.
D’abord inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), le corps de Jean Toeuf fut restitué à sa famille en 1947. Il repose depuis dans le cimetière de Péronne. Cité à l’ordre du corps d’Armée, Jean Toeuf reçut la Croix de guerre et la Médaille militaire le 3 septembre 1946 ainsi que la médaille de la Résistance le 31 mars 1947. La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée le 23 février 1948. La municipalité de Péronne lui rendit hommage en donnant son nom à une rue de la ville.
Son nom figure sur le Mémorial de l’Alliance, sur le monument commémoratif du Mont Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), sur le monument aux morts de Sainte-Radegonde et sur la plaque commémorative du Lycée, à Péronne (Somme).
Sources

SOURCES : AVCC Caen 21P 164551, SHD Vincennes 16P 572862, Arch. Dép. Somme 26W617, 79W110 — DVD La Résistance dans la Somme AERI 80, 2018, L’Arche de Noé, réseau Alliance, Marie-Madeleine Fourcade, Ed. Plon, avril 2003 — Mémorial Genweb. — État-civil. — Note de Jean-Louis Ponnavoy.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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