Né le 1er avril 1925 à Ranrupt (Bas-Rhin), blessé mortellement au combat le le 11 juin 1944 à Pinols (Haute-Loire), mort des suites de ses blessures le 13 juin 1944 à Marvejol (Lozère), agriculteur, incorporé de force dans l’armée allemande ; déserteur ; membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils de Paul, agriculteur, et de Marie, née Sublon, Pierre Dellenbach travaillait à la ferme familiale à La Salcée, commune de Ranrupt (Bas-Rhin). Il était célibataire.
Il fut incorporé dans le Reichsarbeitsdienst, RAD ou service du travail, à Kassel (Allemagne) du 22 juin au 22 septembre 1943. Il profita d’une permission en Alsace pour s’évader et rejoindre la Creuse. Il est venu se réfugier sur la commune de Charron puis sur la commune de Saint-Maurice-près-Pionsat (Puy-de-Dôme).
Suite à l’appel à rejoindre le Mont-Mouchet lancé par le colonel Gaspard, celui-ci eut un écho important dans le secteur où s’était réfugié Pierre Dellenbach. Ainsi, à la mi-mai, une centaine de jeunes volontaires s’incorporèrent au sein des FFI et rejoignirent les Monts de la Margeride, le Mont Mouchet à la limite du Cantal et de la Haute-Loire. Ici, Camille Vacant, alors instituteur, conduisit les jeunes volontaires de la commune de Saint-Maurice-près-Pionsat.
Il relevait de la 10ème Compagnie du 3éme Bataillon du Mont-Mouchet (MUR).
Pierre Dellenbach alias Pierre Détain ou Ch. la graisse a sans doute rejoint le maquis le 16 mai 1944, comme ce fut le cas des frères Dugat, partis de la même commune. Ces derniers rejoignirent le Mont-Mouchet avec en entrant à la 10ème Compagnie sous les ordres du capitaine Laboureur alias Alain et les lieutenants Mirabeau et Alger, nom de guerre de Merle.
Une première attaque des Allemands eut lieu le 2 juin 44. Elle échoue. Ils reviennent en force, surarmés, équipés en armes lourdes, avec l’aviation, les 10 et 11 juin. Le 11 juin au matin, les FFI de Saint-Maurice, ceux de Saint-Julien et d’Espinasse, se trouvent au Crépoux, retranchés avec d’autres volontaires, surveillant la route qui va de Pinol (Haute-Loire) à la Maison Forestière où était le siège de l’état-major du maquis. L’attaque fut violente, les Résistants n’ayant pas un armement suffisant pour la contenir. 23 FFI y furent tués et parmi eux René et son frère Marcel Dugat, originaires de Saint-Maurice-près-Pionsat. Pierre Dellenbach fut blessé lors de ces combats et fut transporté par ses camarades à l’hôpital de Marvejols (Lozère) où il fut soigné clandestinement. Il décéda deux jours plus tard.
Il a été reconnu “Mort pour la France”.
Son nom figure aux côtés de celui des frères René et Marcel Dugat sur la stèle commémorative de Saint-Maurice-près-Pionsat mais avec son nom orthographié par erreur “Sellenbach”. Il figure aussi sur le monument aux Morts à Ranrupt, la commune où il fut inhumé.
Il est inscrit sur le registre des décès de Marvejols sous son pseudonyme de Pierre Détain, né à Chastang (Corrèze).
Sources

SOURCES : SHD GR 19 P 15/14 : MUR Mont-Mouchet 10éme Compagnie. — AVCC Caen, AC 21 P 115950. Dossier Pierre Dellenbach (nc) .— Arch. dép. de la Lozère, 1 J 1222 - Libération : travail d’identification de corps par la Croix-Rouge. - (1944-1945) (non consulté).— “Récit de la mort des Frères DUGAT et de Pierre DELLENBACH basé sur les témoignages d’anciens résistants, Trait d’Union, Bulletin de l’Amicale zone 13, n°73, page 5 .— Musée de la Résistance en ligne .— Manuel Rispal, Tout un monde au Mont-Mouchet, éditions Authrefois, 2éme édition, 2021, p. 103. — Mémorialgenweb .— Généanet.

Eric Panthou

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