Né le 18 décembre 1915 à Yalta (Crimée, Ukraine), mort au combat le 18 juillet 1944 à Pradelles (Haute-Loire) ; ingénieur agronome ; exploitant forestier ; résistant au sein de l’Armée Secrète et des FFI.

Fils de Jacques Landau et de Xénia Kagan, Léon Laudau était arrivé en France dans les années trente et avait épousé une Lorraine, Gilberte Cahen, née en 1913. Ils eurent deux enfants dont un fils, né en juillet 1939 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). On peut donc supposer que le couple vivait dans cette commune avant guerre. Sorti major de promotion de l’institut agronomique et colonial de Nançy, il était ingénieur agronome.
Il fit son service militaire en 1938 à Metz au 61e régiment, peloton des EOR. Il repart à l’armée comme volontaire fin avril 1940 où il est envoyé en avril comme instructeur à la Base d’Issoire (Puy-de-Dôme). Il fut fait prisonnier sur les bords de la Loire lors de la retraite et s’évada aussitôt.
Il rechercha le contact avec la résistance fin 1940.
De janvier à avril 1942, il fut exploitant forestier à Bourbon-l’Archambault (Allier) puis à Beaune-le-chaud (Puy-de-Dôme jusqu’en octobre 1943. Il cacha dans les exploitations forestières qu’il dirigea de nombreux jeunes poursuivis par les Allemands. Il cacha aussi des armes parachutées. Recherché dans le Puy-de-Dôme, il changea plusieurs fois de chantiers forestiers, travaillant successivement à Saint-Victor-Montvianeix puis Saint-Genès-Champanelle (Puy-de-Dôme). A partir d’octobre 1943, il exerça la même activité à Marvejols-Villefort (Lozère) jusqu’en mai 1944. Il fut alors domicilié Villa Jaillet La Terrisse, commune de Marvejols (Lozère). Le domicile familial était resté à Beaumont (Puy-de-Dôme), dans la banlieue clermontoise.
Selon son épouse, il aurait dès le début 1941 agi avec les milieux de la Résistance dans le secteur de Clermont-Ferrand. Sa citation à l’ordre de l’Armée le décrit effectivement comme un Résistant de la première heure.
Du 14 avril 1942-15 octobre 1943, il a appartenu au mouvement Combat à Clermont-Ferrand puis en Lozère. Il s’y occupait des Arméniens enrôlés de force par l’ennemi. Parti avec sa femme au maquis, le couple plaça leur fils chez des paysans à Sainte-Colombe-de-Montauroux (Lozère).
A partir d’octobre 1943, il serait passé sous le commandement du colonel Emile Peytavin alias Ernest. Il rejoignit l’Armée Secrète et les FFI à partir de son arrivée en Lozère. Il participa à de nombreuses opérations périlleuses et aux combats de Chaudes-Aigues, faisant suite à ceux du Mont-Mouchet. Il organisa le secteur de l’Aubrac en étant nommé capitaine avec prise de rang au 1er juillet 1944. Il fit partie de l’état-major militaire de la Lozère.
Une source l’indique comme mort de maladie alors que les autres mentionnent une mort au combat le 18 juillet 1944 à Pradelles (Haute-Loire). Selon son épouse, il fut tué lors de l’attaque d’un train de SS et de soldats de la Kriegsmarine par la Résistance. Il est mort en se portant au secours d’un officier en danger, indique sa citation à l’ordre de l’Armée.
Le corps de Léo Landau a été sommairement enterré au cimetière du Puy, sa tombe restant surveillé par les Allemands qui savaient qu’l s’agissait de celle d’un chef du maquis. Il fut inhumé à Clermont-Ferrand en 1947 en présence d’une foule nombreuse. La famille s’installa alors dans le Puy-de-Dôme.
Reconnu “Mort pour la France”, il a été homologué FFI du 1er janvier 1943 au 18 juillet 1944 et en particulier FFI du maquis de Haute-Lozère du 15 octobre 1943 au 18 juillet 1944, avec le grade de capitaine, (homologation le 5 octobre 1945). Il a été homologué FFI du 3 juin au 31 juillet 1944 au sein de la formation MUR Mont-Mouchet 2ème Bataillon Cantal.
Il a reçu le 18 janvier 1954 à titre posthume la carte de Combattant volontaire de la Résistance (CVR). Il a reçu la croix de guerre avec palme ainsi que la Médaille de la Résistance (JO 19 octobre 1945).
Son nom figure sur une plaque commémorative à Beaumont (Puy-de-Dôme), sur la plaque commémorative de la SNCF départementale au Puy-en-Velay et sur le Monument aux Morts de Pradelles.
Son épouse habitait encore Beaumont au lendemain de la Libération puis Château de Thomery (Seine-et-Marne) en septembre 1945.
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 6915. Dossier attribution carte CVR pour Léon Landau .— AVCC Caen, AC 21 P 68720. Dossier Léon Landau (n.c.) .— SHD Vincennes, GR 16 P 335391. Dossier Léon Landau .— Fernand Boyer, émoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983. — Jean-Louis Michel, Résistance en haut Allier, 1940-1944 : l’exemple de la famille Fabre. Polignac : Éd. du Roure, 2008. — Au sujet de l’arrivée en gare SNCF de Le Puy le 19 juillet 1944 du train de Langogne contenant dans un fourgon deux cadavres, PV du commissaire de police Robert Brie (archives privées Alphonse Rozier). — MémorialGenweb.

Eric Panthou

Version imprimable