Le 18 juin 1944, des soldats allemands accompagnés de membres de la Gestapo attaquèrent une ferme qui abritait un groupe de maquisards, tuant 7 résistants, et exécutèrent sommairement un homme au lieu-dit "Buis Brot" ou "Les Biberots" à Saint-Alban-de-Varèze, village de la commune de Vernioz (Isère).

Source : Photographie Jean-Luc Marquer "> Stèle, Vernioz (Isère), Saint-Alban-de-Varèze, lieu-dit "Buis Brot" ou "Biberot"
Stèle, Vernioz (Isère), Saint-Alban-de-Varèze, lieu-dit "Buis Brot" ou "Biberot"
Source : Photographie Jean-Luc Marquer
Face droite de la stèle
Face droite de la stèle
Source : Photographie Jean-Luc Marquer
Face arrière de la stèle
Face arrière de la stèle
Source : Photographie Jean-Luc Marquer
Le 18 juin 1944, à 6 heures du matin, une dizaine de camions amena à Vernioz (Isère) un fort détachement allemand.
Le village fut encerclé et trois civils, agents de la Gestapo, accompagnés de quelques militaires se rendirent immédiatement chez Jean Plantier qui fut arrêté sans ménagement.
Le convoi se dirigea ensuite vers la ferme de "Buis Brot", située au-dessus du village, où un groupe de maquisards s’était installé depuis le début du mois.
En effet, après les arrestations et les exécutions de membres de la Résistance de la région viennoise qui eurent lieu fin mai, il avait été jugé prudent de mettre à l’abri un certain nombre de jeunes, résistants ou réfractaires au STO.
La ferme de "Buis Brot" n’était qu’une masure sans confort mais elle accueillit jusqu’à une vingtaine de maquisards.
L’un d’entre eux, plus âgé et qui avait combattu en Syrie, fit part de ses inquiétudes quant au fait que la ferme constituait une nasse et proposa que l’on creusât un trou dans le mur nord en pisé qui donnait sur les bois, ce qui fut fait.
La nuit du 17 au 18 juin, le camp abritait onze maquisards qui furent surpris au petit matin par les Allemands.
La ferme commença à brûler. Saisissant les quelques armes légères qu’ils avaient à leur disposition, ils tentèrent de riposter mais les moyens mis en œuvre par l’ennemi, mitrailleuse et canon de 37 ne leur laissèrent aucune chance hors prendre la fuite, ce que firent quatre d’entre eux qui parvinrent à s’échapper par le trou creusé dans le mur nord.
Quand la fusillade cessa, les Allemands quittèrent les lieux.
Deux maquisards qui étaient partis au ravitaillement arrivèrent peu après et purent sortir les corps de leurs camarades de la bâtisse en feu.
Les habitants de Vernioz entendirent le bruit d’une fusillade et plusieurs coups de canon et, vers dix heures, après le départ des Allemands, le maire et plusieurs personnes se rendirent sur les lieux de l’engagement.
Voici la déclaration du maire pour le Mémorial de l’oppression :
« Nous avons trouvé la ferme en train de brûler et, à proximité, le cadavre de mon beau-frère, Jean Plantier, gisait dans le pré ainsi que les corps de sept jeunes gens des environs qui appartenaient à la Résistance. »
On retrouva en effet le corps de Jean Plantier, criblé de balles, à quelques mètres de la ferme en feu, sur le lieu même où il fut sommairement exécuté.
Les corps des victimes furent ramenés au village.
Une stèle fut érigée sur le lieu du massacre.


Liste des victimes :
DEL GRANDE Eddo
GAFFODIO René
MAHIN Jean
PELLET Pierre
PLANTIER Jean
ROSTAING Maurice
TARDY Joseph
INCONNU, connu sous le nom d’OTTO A.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’oppression : 3808W 414 et 651 — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001 Mémorial GenWeb —

Jean-Luc Marquer

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