Inconnu, identifié à tort comme étant Henri, Louis, Émile Genin-Ramet, mortellement blessé au combat le 29 août à Vienne (Isère) ; résistant, soldat de 2ème classe des Forces françaises de l’Intérieur

Dans la nuit du 28 au 29 août 1944, un engagement entre soldats allemands et maquisards eut lieu rue du Port-au-Prince à Vienne Estressin (Isère).
Un des résistants fut blessé et emmené à la caserne Rambaud, lieu de casernement des troupes allemandes.
Le lendemain matin, le commissaire de police de Vienne, avisé par les autorités allemandes d’avoir à faire enlever un cadavre à la caserne Rambaud, se rendit sur les lieux et constata que le corps avait été atteint par plusieurs coups de feu.
Voici un extrait de son rapport repris par le procès-verbal de l’enquête de gendarmerie pour le Mémorial de l’oppression.
« Il m’a été présenté comme appartenant au défunt une carte d’identité sur laquelle j’ai relevé l’état civil suivant : Genin-Ramet Henri, Louis, né à Rives (Isère) le 28 juillet 1908, peintre, domicilié à Rives.
Vêtu d’un complet marron clair à rayures, d’une chemise formant des petits carreaux marron avec des rayures noires et rouges avec des initiales R.R. sur le côté gauche de la poitrine, d’une chemise de peau mauve, d’un caleçon bleu-ciel, de chaussettes marron.
À l’auriculaire gauche, il portait une bague en métal blanc sur laquelle figure l’inscription "Campagne 1914 1918".
J’ai en outre remarqué qu’il portait à la tête une cicatrice de trépanation pariéto-frontale gauche et un tatouage en forme de croissant à la main gauche près de la naissance du pouce.
 »
La victime fut enterrée le 30 août 1944 au cimetière de Vienne.
Personne ne semble avoir eu de doute sur son identité.
Le dossier de l’enquête faite par la gendarmerie pour le Mémorial de l’oppression est au nom de Genin-Ramet.
Un dossier de décès fut créé et la mention "Mort pour la France" fut apposée sur l’acte de décès le 10 juillet 1945.
Toutefois, le 17 janvier 1946, le préfet de l’Isère, avisa le secrétaire général aux anciens combattants et victimes de guerre que la famille Genin-Ramet était inconnue dans la commune de Rives.
Il fallut attendre le 29 juin 1951 pour qu’un jugement du tribunal civil de Vienne porté en mention de l’acte de décès indiquât que celui-ci devait être attribué à un inconnu.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, Mémorial de l’oppression 3808 W 662 — AVCC Caen AC 21 P 192312 — État civil

Jean-Luc Marquer

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