Lors d’une action de la feldgendarmerie allemande et un détachement de gardes (GMR) contre le maquis du Cantal, un prisonnier indique où se situe le maquis de Mandailles. S’en suivit l’arrestation et l’exécution de plusieurs Résistants appartenant aux FTP ou à l’Armée Secrète entre le 17 et le 19 juin 1944.

Le 16 juin 1944, dans l’après-midi, la feldgendarmerie allemande et un détachement de gardes (GMR) se rendirent, sur renseignements, à Marmanhac (Cantal) et se heurtèrent à une dizaine de FTP qui eut un tué, trois prisonniers : Jean Castéres, Henri Bouillot et Antoine Petitout. Ils appartenaient à la Compagnie Léon, qui fut une des seules compagnies FTP ayant participé aux combats faisant suite à l’appel à rejoindre le maquis du Cantal et du Mont-Mouchet, lancé par le colonel Gaspard, chef des Mouvements Unis de la Résistance.
Parmi les trois prisonniers, l’un d’eux éclaira les Allemands sur le maquis de Mandailles, explique Martres. Le samedi 17 juin, dans l’après-midi, les troupes allemandes d’Aurillac (une partie des 10è et 15è compagnies du 95è régiment - la feldgendarmerie), des GMR et peut-être quelques miliciens entreprirent de remonter la vallée de la Jordanne. A 18 heures elles dépassaient Saint-Cirgues-de-Jordanne (Cantal), abattaient un maquisard sur la route Bernard Wourms, atteignaient Saint-Julien-de-Jordanne après avoir débarrassé la route d’un barrage d’arbres au Liaumier. Dans Saint-Julien un poste de maquisards ouvrit le feu. Au cours de l’accrochage 3 maquisards furent tués et trois autres capturés dont 2 membres de l’AS de Riom. D’après Jean Favier, il s’agissait d’un élément cycliste FFI appartenant à l’ORA : Louis Lagrange ainsi que son équipier, le jeune René Clavières. Enfin, tard dans la soirée et la nuit, la colonne allemande s’avança jusqu’à Mandailles, qu’elle dépassa et tirailla sur les pentes environnantes. Le maquis FTP s’était replié dans la montagne en abandonnant les véhicules et du matériel. La colonne allemande passa la nuit dans la haute vallée.
Les trois FTP furent dans un premier temps gardés prisonniers dans la cave d’une maison puis interrogés, l’un d’entre au moins étant frappé, selon un témoin. Il cria qu’il n’appartenait pas au Maquis. Durant la nuit, les soldats Allemands pillèrent la cave du propriétaire qui était négociant en vin.
Puis, à 14 heures, ils furent emmenés et fusillés contre le mur du cimetière vers 14 heures. Les trois jeunes étaient habillés en civil.
Les Allemands justifièrent ces exécutions au nom du fait que les trois hommes avaient été pris les armes à la main (chose non confirmée). Deux furent tués sur le coup, le troisième expira quelques heures plus tard, après le départ des Allemands.
Leur nom figure sur la Stèle commémorative de Mandailles.
Liste des victimes
BOUILLOT Henri
CASTERES Jean
CLAVIÈRES Michel
DOURIS Marius
FAU François
GAUTHIER René
GÉRARD Baptiste
GIRARD Lucien
KEMP Yves
LAGRANGE Louis
MANGART Jean
PETITOUT Antoine
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 55 : crimes de guerre à Mandailles .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 .— Mémorialgenweb.

Eric Panthou

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