Né le 18 mars 1900 à Yverdon-les-Bains (Suisse), exécuté sommairement par les Allemands le 27 juillet 1944 à Bourbon-l’Archambault (Allier) ; garagiste ; victime civile.

Stèle Maurice Marchand à Bourbon-l’Archambault
Fils d’Ida Marchand, née à Vugelles-la-Mothe (canton de Vaud), de père inconnu , Maurice Marchand est né dans le canton de Vaud (Suisse).
Il habitait rue du Moulin à Bourbon-l’Archambault (Allier) où il était à la fois taxi et garagiste. Marié en premières noces avec Henriette Dodat, il avait deux enfants et s’était remarié en secondes noces avec Arlette Henriette Tripot, aucun enfant du second mariage.
Maurice Marchand profitait du fait qu’il était transporteur en commun et bénéficiait de permis de circulation pour mettre ses véhicules à la disposition de la Résistance transportant armes, explosifs et clandestins. Ayant un laisser-passer pour toute la France, il a permis à des patriotes de passer la ligne de démarcation au Veurdre.
Il était également agent de renseignement qui, sans appartenir aux formations du maquis mais connu dans la Résistance, fournissait des renseignements sur les troupes allemandes, en particulier celles qui occupaient la ville de Moulins où il se rendait souvent étant en possession d’un laisser-passer. Il a participé à des opérations clandestines dans la région d’Ygrande et Cérilly. De par sa profession de mécanicien, ses services étaient appréciés pour la réparation des véhicules du maquis en forêt de Civrais.
Le 27 août 1944 à 10 h 30, alors que les troupes allemandes ont entamé leur repli vers l’Est, causant plusieurs exactions, Maurice Marchand fut tué alors qu’il était en voiture. Il venait de déposer son client, le docteur Litaud, au lieu-dit les Croptins, le docteur ayant préféré regagner son domicile par ses propres moyens, une colonne allemande étant annoncée.
Le taxi se dirigea alors vers le centre de Bourbon-l’Archambault. Au lieu-dit Pont Cachet, sur la route de Franchesse, une colonne allemande ouvrit le feu sur lui. Une balle lui sectionna l’artère fémorale au moment où il abandonnait son véhicule pour fuir, tuant sur le coup Maurice Marchand.
La colonne pénétra peu après dans le bourg et pilla la maison et le garage du couple Marchand après avoir découvert sur leur façade des drapeaux alliés.
Leur voiture et la caisse du garage furent volés.
La colonne était composée de soldats allemands de la garnison de Guéret et de miliciens de Limoges avec à leur tête De Vaugelas, qui avait été missionné pour organiser leur fuite avec femmes, enfants et blessés, avait pour objectif, l’est de la France et non le nord, en l’occurrence Belfort. La colonne fut empêchée de traverser Montluçon le 25 août au soir (car Montluçon avait été libéré) et contourna cette ville par le nord, puis Le Brethon, Ygrande, Bourbon-l’Archambault et Moulins.
Aux obsèques de Maurice Marchand le 29 août 1944 à 16 h, alors que le département n’était pas encore libéré, la Résistance FTPF locale lui rendit les honneurs militaires, des photos en témoigneraient. Alexis Gaume, président du Comité local de Libération prononça en manifestation patriotique son éloge funèbre devant toute la population de Bourbon-l’Archambault.
Son nom figure sur le Monument aux Morts ainsi que sur une stèle commémorative à la mémoire de Maurice Marchand à Bourbon-l’Archambault.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 374257, dossier victime civile pour Maurice Marchand (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 392018, dossier résistant Maurice Marchand (nc). — Arch. dép. de l’Allier, dossier de demande de carte de Combattant Volontaire de la Résistance à titre posthume, 2200 W 74. — Jean Débordes, Le Temps des passions : L’Allier dans la guerre, éditions de Borée, 2005 .— Gilles Lévy, Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d’Auvergne, Paris, presses de la Cité, 1986, p. 21 .— Marc Parrotin, Le temps du maquis. Histoire de la Résistance en Creuse, éditions Verso, 1984 .— Mémorialgenweb .— Mail d’Alain Godignon, le 17 janvier 2020 .— État civil vaudois.

Eric Panthou et Alain Godignon

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