De mars à août 1944, Fontaine, commune de l’agglomération grenobloise située au pied du massif du Vercors, fut le lieu de plusieurs meurtres et exécutions sommaires commis par les Allemands et la Milice.

Croix érigée Clos Berthon sur le lieu des exécutions du 30 juillet 1944.
Croix érigée Clos Berthon sur le lieu des exécutions du 30 juillet 1944.
Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation – Département de l’Isère, droits réservés
On peut distinguer deux périodes dans les crimes commis entre mars et août 1944 à Fontaine (Isère).
Jusqu’en juin 1944, ceux-ci furent commis par des membres de la police allemande, qu’ils soient allemands ou français, et des miliciens, qui agirent à la suite de dénonciation, de trahison ou d’aveux.
Les crimes commis en juillet et août 1944 sont le fait de soldats allemands.
Le 15 mars 1944,
Georges Magnin et Manuel Olivero, résistants, qui avaient été arrêtés par des policiers allemands chez l’oncle de ce dernier, rue de la Tannerie, furent sommairement exécutés devant le mairie de Fontaine.
Le 24 mars 1944,
Paul Gariboldy, plus connu sous son pseudonyme Paul Vallier, chef d’un des groupes francs de Grenoble (Isère) fut tué dans un guet-apens monté par la police allemande et les Waffen-SS français de Grenoble.
Le 17 mai 1944,
Jules Polotti, membre du Parti Communiste clandestin et responsable FTP, qui tenait une réunion dans l’appartement de la famille Poulet, 24 rue de la Poste, fut tué alors qu’il essayait d’échapper à son arrestation par des membres de la Gestapo et des Feldgendarmes.
Le 11 juin 1944,
Ettore Paita, fut tué à son domicile, impasse des Saules, probablement par des miliciens.
À partir de juillet 1944, Fontaine servit de base arrière lors de l’attaque du Vercors par les troupes d’occupation.
Les Allemands avaient établi un cantonnement au clos Berthon, au lieu-dit La Poya.
Le clos ou château Berthon, disposait d’un vaste parc et de bâtiments. Il avait été loué en 1941 par la famille Berthon au commissariat régional au travail des jeunes puis à l’association dauphinoise pour le travail des jeunes et était devenu le "Centre Bayard", dédié à la formation aux métiers de l’artisanat. C’est dans le parc que furent sommairement exécutés :
Le 22 juillet 1944,
Moïse-Wolff Rosenberg, commerçant en bonneterie de la commune voisine de Sassenage (Isère),
Le 30 juillet 1944,
Abel Blanco, Gaston Francillard-Lavit et Albert Perronnard-Perrot, résistants, qui auraient été arrêtés porteurs de pistolets.
Le 4 août 1944,
Un inconnu dont le corps fut trouvé portant la marque de nombreuses tortures le 2 septembre 1944 lors de l’exhumation des corps des victimes du 30 juillet 1944.
Par ailleurs, le 6 août 1944, le corps de Georges Rolando, résistant du Vercors, habitant de Fontaine, fut trouvé sur la rive droite de l’Isère sur la commune de La-Sône (Isère). Son acte de décès indique qu’il mourut à Fontaine le 1er août 1944.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression 3808 W 412, 417, 476 à 479 — État civil, La-Sône (Isère)

Jean-Luc Marquer

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