Né le 1er avril 1905 à Touggourt (Algérie), mort au combat le 29 août 1944 à Broût-Vernet (Allier) ; militaire de carrière ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Amar Ben Messaoud naît près de Touggourt dans le département de Constantine. Une source l’indique comme naît en 1908. Il est le fils d’Ould Mohamed Messaoud et de Hamida Khoadir.
Il s’engage le 3 mars 1926 au 3e régiment de spahis algériens (RSA), le régiment de cavalerie indigène de la division de Constantine. Le 2 octobre suivant, il est affecté au 9e RSA, une unité formée en 1921 à partir de deux escadrons de spahis du département de Constantine et de deux escadrons du 4e régiment de spahis tunisiens. Durant l’entre-deux-guerres, il est fréquent que les 3e et 9e spahis permutent leurs personnels. Amar Ben Messaoud reste, semble-t-il rattaché administrativement au 3e R.S.A. tout en servant au 9e RSA à partir du 13 octobre 1926 au Maroc ; ce régiment prend part aux opérations de pacification qui suivent la guerre du Rif.
En avril 1927, le 9e RSA gagne la France et prend ses quartiers à Valence. Avec le 7e R.S.A, il constitue la 2e brigade de spahis. Amar Ben Messaoud est promu brigadier le 16 octobre 1936.
Pendant la Drôle de guerre, la 2e brigade de spahis est affectée à la surveillance de la frontière avec la Suisse pour prévenir une invasion allemande de ce pays. Officiellement, selon l’administration militaire, le brigadier Amar Ben Messaoud est fait prisonnier le 16 juin 1940 en Franche-Comté. Ce jour là, son régiment prépare des positions de défense et les attaques allemandes ne commencent que le lendemain voire le surlendemain. Le brigadier Amar Ben Messaoud aurait été donc fait prisonnier après le 16 juin soit pendant les combats soit lors de la reddition de son régiment. Dignes héritiers des cavaliers du général Yusuf65, les spahis du 9e s’illustrent dans des combats retardateurs au Trou-au-Loup le 18 juin et à Verceil du 17 au 20 juin. C’est en ce lieu qu’ils reçoivent les honneurs de la guerre et rendent leurs armes tout en restant à cheval. Les officiers conservent leurs sabres. Seuls deux pelotons du régiment seraient parvenus à s’échapper.
Le brigadier Amar Ben Messaoud est successivement interné dans deux Frontstalag du Sud-ouest de la France. Malade, comme beaucoup de ses camarades, il est libéré, car reconnu inapte le 20 septembre 1943. Hospitalisé à Bayonne, il est démobilisé le 20 octobre suivant.
Ne pouvant rejoindre l’Afrique du Nord, il gagne le camp F de Clermont-Ferrand dont les effectifs rallient la Résistance au cours de l’été 1944.
Le brigadier Amar Ben Messaoud est tué au combat le 29 août 1944 dans une vigne au niveau de la Motte Moreau à droite de la R.N. 9 dans le sens Gannat – Saint-Pourçain. Son corps est ensuite déplacé par ses camarades vers le Sarlier dans un champ de betteraves et recouvert de feuillages, c’est en ce lieu qu’ils défont son ceinturon, lui enlèvent ses chaussures qu’ils posent à ses côtés et orientent sa tête vers La Mecque.
D’après l’état civil de Broût-Vernet, son corps est retrouvé au lieu-dit le Sarlier le 5 septembre suivant. André Neury qui habitait « la Motte Moreau » a attelé un chariot et est allé en compagnie de Jean-Baptiste Chêne, le garde-champêtre, le récupérer. Et Roger Gaume de conclure :
« Le malheureux était mort en bon musulman, le ceinturon défait, les chaussures posées et la tête tournée en direction d’Allah, son dieu protecteur. En pleine décomposition, du fait de la chaleur de ce mois d’août, il est mis en bière par M. Beaulieu et inhumé dans [ce qui deviendra] le carré réservé aux morts pour la France, en haut du cimetière du village. Il repose entre deux soldats polonais tués auparavant Piotr Stadnyckyj le 19 juin 1940 et Antoine Maszezak le 24 janvier 1943. »
Il a a été reconnu "Mort pour la France", homologué FFI.
Amar Ben Messaoud repose dans le carré militaire du cimetière communal de Broût-Vernet. Son nom figure aussi à la Nécropole nationale La Doua à Villeurbanne.


Voir : Broût-Vernet, Bayet, Cesset, 29 et 30 août 1944
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : crimes de guerre à Broût-Vernet .— Les combats de Broût-Vernet et de Saint-Didier-en-Rollat (29 et 30 août 1944), association Azi la Garance, 2019, 102 p. .— AVCC Caen, AC 21 P 6752. Dossier Amar Ben Messaoud (nc) .— Mémorialgenweb.

Philippe Richard

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