Né le 13 novembre 1922 à Chaintreaux (Seine-et-Marne), exécuté sommairement le 21 juillet 1944 à Arbonne-la-Forêt (Seine-et-Marne) ; cultivateur à Villebéon ; résistant FFI.

Fils de André, Armand Ingrain et de Jeanne Suzanne Farnault, domiciliés à Floé commune de Chaintreaux, Gilbert Ingrain, célibataire, était cultivateur.
En 1944, il rejoignit un groupe de jeunes « Volontaires ouvriers et partisans » du village voisin de Villebéon et participa aux parachutages des 30 juin et 4 juillet sur la commune de Villeniard. Dans le cadre du démantèlement des maquis mené par le SD de Melun aidé de la Milice, il fut arrêté le 7 juillet 1944 par la Gestapo dans la ferme où il travaillait, ainsi que des résistants de son village Villebéon, Raymond Golisset, René Girard, Léon Morel et son fils André Morel, Robert Canaux.
Ils furent internés à la prison de Fontainebleau (Seine-et-Marne), rue du Sergent Perrier et dans son annexe de la caserne Damesne, rejoignant les maquisards FTPF d’Achères-la-Forêt.
Ils furent torturés sous la direction de Wilhelm Korf chef adjoint de la SIPO-SD de Melun, le « bourreau de la Seine-et-Marne ».
Avec vingt-et-un autres détenus des geôles allemandes, fut conduit, le 21 juillet 1944, à la plaine de Chanfroy (commune d’Arbonne-la-Forêt) dans la forêt de Fontainebleau. Ils y furent abattus au pistolet-mitrailleur avec d’autres résistants : 8 du maquis « Bara » de Moisenay (Seine-et-Marne), 6 du maquis de Villebéon et deux autres (du Front national ou des FTPF). Au total 22 résistants furent tués ce jour-là.
Le 17 août 1944, d’autres résistants de mouvements de la résistance non communiste furent abattus au même endroit, toujours sous la direction de Wilhelm Korf, condamné à la prison à vie en décembre 1953 et gracié en 1963.
Le charnier des victimes des deux tueries fut découvert par des soldats américains le 7 décembre, alors qu’ils cherchaient du sable dans cet ancien terrain d’exercice militaire. Les victimes des deux massacres eurent droit à des obsèques nationales en présence du ministre de la Justice du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), François de Menthon, et du général Pierre Billotte qui représentaient le gouvernement. La cérémonie eut lieu le 14 décembre à Fontainebleau. Les trente-six victimes furent enterrées au cimetière de Fontainebleau.
Sur l’emplacement du charnier de la plaine de Chanfroy, un monument commémore les massacres des 21 juillet et 17 août 1944.
Son nom est également inscrit sur le monument aux morts de Chaintreaux et sur une plaque commémorative à Vaux-sur-Lunain aux côtés de René Girard.Gilvert Ingrain repose au cimetière de Chaintreaux.
Gilbert Ingrain fut déclaré Mort pour la France.
Reconnu soldat FFI 1ère classe le 31 juillet 1946 ,(services validés du 25 juin au 8 juillet 1944), il a été homologué Interné résistant par décision ministérielle du 24 mars 1953. Gilbert Ingrain a été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze le 13 février 1946.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 301691. — AVCC Caen, 21 P 55445 (nc). — MémorialGenweb.

Annie Pennetier

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