Né le 8 septembre 1923 à Tréfumel (Côtes-du-Nord, aujourd’hui Côtes d’Armor), massacré le 26 août 1944 à Chauvigny (Vienne) ; victime civile.

Albert Picouays était le fils de Pierre, Alexandre, Adolple Picouays (né le 11 janvier 1897 à Tréfumel), marin et de Virginie Filoux (née le 12 février 1899 à Tréfumel). Son père mobilisé en 1915 et 1916 comme matelot, décéda à Saint-Pierre (Iles de Saint-Pierre et Miquelon) le 2 juin 1930, laissant Albert Picouays orphelin dès l’âge de 6 ans. Les raisons de sa présence dans le département de la Vienne en 1944 restent inconnues (refus du STO, concerné par sa classe d’âge ?).
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le contrôle des ponts sur la Vienne à Chauvigny devint un enjeu majeur. Le 25 août un maquis de l’AS, le maquis Baptiste, parvint à faire sauter le pont principal. Le 26 août en représailles les troupes allemandes procèdent dans la ville et les alentours à de multiples arrestations. Une centaine de personnes furent peu à peu rassemblées sur la place du Marché, encadrées par des soldats allemands.
Selon le témoignage de Jean Larmignat (Le Pays chauvinois, op. cit), un officier allemand procéda à un interrogatoire d’identité : « tout homme en chemise bleue était considéré comme maquisard et traité avec violence… un jeune homme Picouays Marcel, qui figurait parmi les prisonniers et déclarait venir de Poitiers où il était en traitement à l’Hôtel Dieu pour tuberculose, fut abattu, achevé sur le trottoir où son corps demeura dans la chaleur pendant deux jours ». Selon son acte de décès, Marcel Picouays est décédé à 10 heures place du Marché, et selon les témoignages sur les marches de l’hôtel de ville. Il fut inhumé au cimetière des Sables, à Chauvigny.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny, ainsi que sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor (État civil, recensement) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 —Le Pays chauvinois. Bulletin de la société de recherches archéologiques, artistiques, historiques et scientifiques du pays chauvinois, n° 23 - Décembre 1984 - Tome III — Journal Centre Presse Ne pas oublier la bataille de Chauvigny 27 août 2017 — Mémorial genweb.

Michel Thébault

Version imprimable