Né le 5 avril 1866 à Sainte-Radegonde (Vienne), massacré le 31 août 1944 à Saint-Martial-de-Chauvigny (Vienne) ; journalier agricole ; victime civile.

Célestin Plourde était le fils de François Plourde âgé de 46 ans à sa naissance, cultivateur et de Jeanne Amillet âgée de 40 ans, tous deux domiciliés au lieu-dit La Boutalerie, commune de Sainte-Radegonde, à quelques kilomètres au nord-est de Chauvigny. Dernier enfant de la famille, Célestin Plourde fut orphelin très jeune, à 4 ans, puisque son père François décéda le 28 février 1871. Lors du conseil de révision en 1886, il était domestique agricole à Cenon-sur-Vienne, près de Châtellerault. Dispensé de service militaire pour raisons physiques, il ne fut pas non plus mobilisé en 1914. Célibataire, il fut sa vie durant domestique agricole, multipliant les engagements successifs ; son registre matricule contient ainsi 14 adresses d’employeurs entre 1886 et 1906, toujours dans le nord-est de la Vienne. En 1944, célibataire, âgé de 58 ans, il était toujours journalier agricole, résidant à Chauvigny 6, rue des Rampes.
En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement. Le 19 août 1944 un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel, du fait de l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (à cause de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (à cause de l’avancée des troupes anglo-américaines). Les unités allemandes de la colonne Elster (groupement de marche du sud-ouest qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster) tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, vers Chauvigny et Lussac-les-Châteaux et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Leur retraite à la fin du mois d’août fut ponctuée de violences (exécutions sommaires et massacre de civils) et d’exactions (pillages et incendies de bâtiments). Célestin Plourde fut abattu le 31 août 1945 à 7 heures 45, sur la voie publique, sur la commune de Saint-Martial (rattachée en 1947 à Chauvigny), commune où demeurait sa nièce, Marie Louise Plourde. Il fut inhumé au cimetière de Ville-Haute à Chauvigny.
Le nom de Célestin Plourde est inscrit sur le monument aux morts de Chauvigny et sur la plaque commémorative, dans la salle de conseil de la mairie de Chauvigny, dédiée « aux Victimes des Guerres - Tous conflits, autres que 1914-1918 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (État civil, recensement) —Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 —Le Pays chauvinois. Bulletin de la société de recherches archéologiques, artistiques, historiques et scientifiques du pays chauvinois, n° 23 - Décembre 1984 - Tome III — Journal Centre Presse Ne pas oublier la bataille de Chauvigny 27 août 2017 — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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