Né le 18 février 1923 à Chaource (Aube), mort en action le 20 juin 1944 à Saint-Mards-en-Othe (Aube) ; ouvrier agricole ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

André Trognon était le fils de Pierre Victor et de Gabrielle Françoise Élisabeth Bard. Il était domicilié chez ses parents à Chaource et exerçait le métier d’ouvrier agricole.
Il entra dans la Résistance auboise au maquis de Saint-Mards-en-Othe.
Le 20 juin au matin, une colonne allemande de plus de mille soldats allemands et de prisonniers de guerre ukrainiens volontaires des Ostruppen, commandés par quelques officiers SS monta à l’assaut du maquis. 237 maquisards leur firent face courageusement. Les premiers éléments ennemis arrivèrent par la route de Maraye-en-Othe et surprirent six maquisards dont quatre furent tués. Un autre détachement venu de la Belle Fayte tua six maquisards parmi lesquels l’Anglais Léon Mamoutoff, lieutenant SAS qui se fit tuer sur son fusil-mitrailleur Bren pour couvrir le repli de ses camarades.. D’autres troupes venues de Vosnon prirent les résistants en tenaille sans réussir à les anéantir ni à les vaincre. Au soir du combat 27 résistants avaient été tués dont André Trognon et quelques blessés achevés. La 51e Brigade SS de Panzergrenadiers du lieutenant Gelling et le 615e Ostbataillon du major Schramm perdirent une quarantaine d’hommes dont 5 à 6 officiers. Depuis le clocher de l’église de Nogent-en-Othe des résistants furent abattus.
Grâce à un commandement efficace, le repli s’effectua en bon ordre vers Sormery, Eaux-Puiseaux et Chaource.
Les résistants tués, furent recherchés et retrouvés mutilés, crâne défoncé, parties génitales coupées, couchés face contre terre. Ils furent enterrés clandestinement.
Son corps fut retrouvé et le décès constaté le 21 juin 1944 à 17 heures. L’acte de décès fut dressé le 22 juin 1944 sur la déclaration de Maxime Lecas, 45 ans, garde champêtre à Saint-Mards-en-Othe. Il fut déclaré comme décédé accidentellement sur le territoire de la commune.
André Trognon est inhumé dans le carré des corps restitués au cimetière communal, à Chaource (Aube).
Il obtint la mention « Mort pour la France » (ordre de l’Intendant général chef du Service central de l’état civil du 20 septembre 1946) et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) (mention additive par ordre du ministre des Anciens combattants et victimes de guerre du .9 octobre 1958).
Il reçut à titre posthume la Croix de guerre avec étoile d’argent.
Son nom figure sur le monument aux morts et la plaque commémorative dans l’église, à Chaource, sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif du maquis de la Mivoie, à Saint-Mards-en-Othe (Aube).
Sources

SOURCES : Roger Bruge, 1944, le temps des massacres. Les crimes de la Gestapo et de la 51e brigade SS, Albin Michel, 1994.— Troyes d’hier et d’aujourd’hui par Jacques Schweitzer, Maquis de Saint-Mards-en-Othe.— Wikipédia, Maquis de Saint-Mards-en-Othe.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

jean-Louis Ponnavoy

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