Né en 1924 à Londres (Royaume-Uni), mort en action le 20 juin 1944 à Saint-Mards-en-Othe (Aube) ; lieutenant aviateur ; résistant.

Léon Mamoutoff était le fils de Vladimir et Rolly Mamoutoff. Il était originaire de St-Johns Wood à Londres.
Il était flying officer dans la Royal Air Force (RAF). Le 25 mars 1944 à 20h50, il décolla de West Raynham (Norfolk) comme navigateur sur un avion Mosquito pour une mission d’escorte de bombardiers à Aulnoye. Son avion s’écrasa près de Monceau-le-Waast, à 8 km au Nord-Est de Laon (Aisne). Il rejoignit alors le maquis de Saint-Mards-en-Othe dans l’Aube qui dépendait du BOA et commanda un groupe de maquisards. Il était domicilié en dernier lieu à Creney-près-Troyes (Aube).
Le 20 juin au matin, une colonne allemande de plus de mille soldats allemands et de prisonniers de guerre ukrainiens volontaires des Ostruppen, commandés par quelques officiers SS monta à l’assaut du maquis. 237 maquisards leur firent face courageusement. Les premiers éléments ennemis arrivèrent par la route de Maraye-en-Othe et surprirent six maquisards dont quatre furent tués. Un autre détachement venu de la Belle Fayte tua six maquisards parmi lesquels le lieutenant Léon Mamoutoff qui fut blessé en couvrant le repli des ses camarades avec son fusil-mitrailleur Bren. Il préféra .ensuite se faire sauter à la grenade au milieu de l’état-major allemand (références livre de Roger Gallery "le combat des obscurs") pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. D’autres troupes venues de Vosnon prirent les résistants en tenaille sans réussir à les anéantir ni à les vaincre. Au soir du combat 27 résistants avaient été tués et quelques autres blessés achevés. La 51e Brigade SS de Panzergrenadiers du lieutenant Gelling et le 615e Ostbataillon du major Schramm perdirent une quarantaine d’hommes dont 5 à 6 officiers. Depuis le clocher de l’église de Nogent-en-Othe des résistants furent abattus.
Grâce à un commandement efficace, le repli s’effectua en bon ordre vers Sormery, Eaux-Puiseaux et Chaource.
Les résistants tués furent recherchés et retrouvés mutilés, crâne défoncé, parties génitales coupées, couchés face contre terre. Ils furent enterrés clandestinement.
Son corps fut retrouvé le 21 juin 1944 et le décès constaté à 17 heures et remontant à 24 heures. Il fut enregistré sous le nom de « Garry Morley, sans domicile connu, paraissant âgé de vingt cinq à trente ans, sans autres renseignements, décédé sur le territoire de notre commune par suite de blessures occasionnées par armes à feu ».
L’acte de décès de décès fut dressé le 22 juin 1944 sur la déclaration de Maxime Lecas, 45 ans , garde champêtre à Saint-Mards-en-Othe. Par la suite il fut identifié par le service des recherches de l’armée anglaise.
Il fut inhumé au cimetière de Saint-Mards-en-Othe et repose aujourd’hui dans le carré britannique du cimetière militaire, à Choloy (Meurthe-et-Moselle).
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur le monument commémoratif du maquis de la Mivoie, à Saint-Mards-en-Othe (Aube).
Sources

SOURCES : France - Crashes 39-45 Aviateurs français et alliés tombés sur le sol de France - période 1939-1945.— Roger Bruge, 1944, le temps des massacres. Les crimes de la Gestapo et de la 51e brigade SS, Albin Michel, 1994.— Troyes d’hier et d’aujourd’hui par Jacques Schweitzer, Maquis de Saint-Mards-en-Othe.— Wikipédia, Maquis de Saint-Mards-en-Othe.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

jean-Louis Ponnavoy

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