Depuis le 6 juin 1944, les combats n’ont cessé de s’intensifier contre les Allemands. Toute la région du sud-ouest des Côtes-du-Nord est devenue pour eux une zone d’insécurité permanente.
Les dernières attaques contre leurs convois les ont rendus furieux. Ils ont compris qu’il fallait anéantir la Résistance dans ce secteur. Par recoupements et par les renseignements des agents de la Milice française à leur service, ils savent que des éléments du « Bataillon Guy Moquet » se trouvent au sud du canal de Nantes à Brest sur le territoire de trois communes : Paule, Plévin et Tréogan dans les Montagnes Noires à la limite du Bois de Conveau dans le Morbihan. Ils savent que, depuis le parachutage d’armes et de munitions du 23 juillet 1944, le bataillon est en état d’offrir une résistance importante et que seule une attaque en force a des chances d’en venir à bout. Toutefois ils ignorent le dispositif adopté par le bataillon et la tactique défensive mise au point en cas d’attaque.
Le 29 juillet 1944, les militaires allemands estimés au nombre de 3000 déclenchèrent une vaste opération cernant le triangle formé par les communes de Paule, Plévin et Tréogan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Les Allemands considéraient que les FTP y étaient fortement implantés. L’axe routier du centre Bretagne passant à proximité étant pour eux d’une grande importance stratégique.
Le Bataillon FTP « Guy Moquet » formé au mois de juillet 1944 avait à sa tête Guillaume Leverge « commandant Denis », (malgré deux pieds amputés), et Robert Laveuve alias « Simon ».
La compagnie Auguste Dugay, la compagnie Scottet – Bertlhelom, la compagnie Pierre Louis Menguy, la compagnie Ernest Le Borgne, le maquis de Kergrist-Moëlou - Locarn et la compagnie Charles du bataillon Koenig participèrent à ces combats.
Les combats centrés aux environs du lieu-dit « La Pie » en Paule débutés à l’aube se terminèrent dans la soirée, des civils furent pris en otages et abattus, des maisons furent incendiées.
La tentative d’encerclement et d’anéantissement du Bataillon « Guy Moquet » fut un échec pour les Allemands.
Le soir même, la BBC de Londres cita cette « bataille » et rendit un hommage mérité à la résistance bretonne.
Sept FTP perdirent la vie au cours des combats de « La Pie » : André Gouriou, Roger Herviou, Jean Le Bris, Laurent Caradec, Yves Herniou, André Ruelleux et André Tilman.
Trois otages civils furent abattus à Tynevez en Paule : Joseph Louis Le Goff, Théophile Pencreac’h et Lucien Dévédec.
Trois autres civils arrêtés furent abattus alors qu’ils travaillaient paisiblement dans les champs à Kerhouarn en Paule : André Daniel, Yves Guillemot et Jean Le Bourhis. Basile Poher, également arrêté et abattu, échappa miraculeusement à la mort, réchappant même au coup de grâce, lui ayant traversé le crane !
De leur côté, les Allemands eurent de lourdes pertes qui ne purent être chiffrées.
Au cours de ce combat deux FTP furent tués à Coat-Farigou en Paule : Laurent Caradec et André Gouriou.

TACK Jacques
GUEGAN René
LE GOFF Joseph
CARADEC Laurent
DEVEDEC Lucien
GOURIOU André
LE BRIS Jean-Marie
HERVIOU Roger
PENCRECH Théophile
RUELLEUX André
HERNIOU Yves
LE ROUX Pierre
MORHORKO Antony
TILMAN André
La plaque à Coat-Farigou en Paule, sur La plaque des Résistants tombés à Paule et sur Le monument de la Déportation et de la Résistance, à La Pie en Paule.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord.

Alain Prigent, Serge Tilly

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