Né le 26 décembre 1915 à Moyenmoutier (Vosges), sommairement exécuté le 9 juin 1944 à Jarrie (Isère) ; gardien d’usine ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Jacques, Charles, Noël Luttique était le fils de Xavier, peintre en bâtiment, et de Marie, Gabrielle Bédel, couturière.
Il épousa Gilberte, Lucienne, Georgette Cocrelle à Vizille (Isère) le 7 juin 1943.
Il était gardien d’usine à l’Electro-chimie des Clavaux, commune de Livet-et-Gavet (Isère) et habitait avec son épouse 42 rue Jean Jaurès à Vizille (Isère).
Il s’engagea dans la Résistance, faisant partie d’un groupe franc de l’Armée secrète, puis rejoignit le secteur I de l’Armée secrète commandé par le Capitaine "Lanvin".
Le 9 juin 1944, ce dernier ordonna à un groupe de maquisards d’aller récupérer des effets militaires qui étaient stockés dans la salle des fêtes de Champ-sur-Drac (Isère).
Dans un camion prenant la tête du convoi, se trouvaient Jacques Luttique et Joseph Thévenet. Une voiture de tourisme chargée d’assurer la protection suivait le camion. À son bord se trouvaient André Brun, qui conduisait, André Picard, Jean Pesando et Félix Rosa-Marin.
Vers 9 heures du soir, un kilomètre avant le bourg de Jarrie (Isère), le convoi tomba sur un barrage allemand. Le camion fut immobilisé et des coups de feu furent tirés de part et d’autre. André Picard fut légèrement blessé et Félix Rosa-Marin beaucoup plus grièvement par une rafale de fusil-mitrailleur, mais la voiture put forcer le barrage.
Jacques Luttique et Joseph Thévenet furent arrêtés par les Allemands.
Si les actes de décès ne portent pas d’indications sur les causes de leur mort, il est probable que, encore vivants ou déjà morts, Jacques Luttique et Joseph Thévenet furent précipités dans la Romanche qui longe la route à l’endroit du barrage et que le courant les emporta.
Le corps de Joseph Thévenet fut trouvé le 10 juin 1944 à Champ-sur-Drac (Isère) sur la rive gauche de la Romanche, celui de Jacques Luttique le 22 juin 1944 dans le canal du Drac au hameau des Iles, lieu-dit l’ancien Moulin à Ciment, à Champagnier (Isère), en aval du confluent de la Romanche et du Drac. Le décès paraissait remonter à quinze jours environ.
Jacques Luttique obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Moyenmoutier et de Vizille (écrits Lutique) et sur le Mémorial du Maquis de l’Oisans à Livet-et-Gavet (Isère).
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression 3808 W 549 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/3 et 38/4 ; GR 16 P 380941 (à consulter) — AVCC Caen, AC 21 P 79312 (à consulter) — Mémorial GenWeb —État civil

Jean-Luc Marquer

Version imprimable