Né le 24 octobre 1898 à Le Relecq-Kerhuon (Finistère), fusillé après condamnation le 10 juin 1944 à Brest (Finistère) ; charpentier de marine puis mécanicien de la Marine nationale ; résistant groupe Marine puis Défense de la France.

Yves Hily était le fils de Jean Hily, charpentier au port, et de son épouse Jeanne Yvonne Kerezéou, débitante ; il passa son enfance au Pouldu à Guipavas, à côté de Brest, où son grand-père Yves Hily construisait des bateaux.
Volontaire pour la Marine à dix-sept ans, il fut charpentier et participa notamment à la bataille des Dardanelles. Mécanicien dans la Marine nationale, il fut transféré à l’Arsenal de Brest où il travailla sur le plateau des Capucins.
Il s’était marié le 19 juillet 1921 à Plougastel-Daoulas avec Marie L’hour. Sous l’Occupation, le couple était domicilié 1 rue Châteaubriand à Kerbonne en Saint-Pierre-Quilbignon.
Entrée en résistance en 1943, il rejoignit le Groupe Marine créé sous l’impulsion de l’ingénieur des directions de travaux Paul Bardu. Sa mission consistait à collecter des renseignements sur les activités allemandes dans l’Arsenal de Brest (surveillance du trafic naval, réalisation de plans, renseignements sur les rafles), délivrance de faux papiers d’identité et des permissions aux ouvriers recherches et travail de démoralisation auprès du personnel civil allemand. Il pratiqua, début 1944, des sabotages et des coups de main avec Pierre Baudouin du groupe Action directe, corps franc du Mouvement Défense de la France.
Lors d’un vol de tickets de ravitaillement à Ploudal-Mézeau, le 24 avril 1944, il eut un accident grave de voiture. Le 25 mai 1944, vers 2 heures du matin, ses compagnons Julien Kervella, Gaston Viaron et Laurent Georges, du groupe Action directe, furent arrêtés à Brest. Yves Hily voulut aller contrôleur leur dépôt d’armes à la ferme Morvan de Keroular à Guipavas et fut arrêté et conduit à Brest. Au procès de Brest (tribunal militaire allemand) Hily prit toute la responsabilité de la cache d’armes. Informé à la prison de Pontaniou de sa condamnation à mort le 9 juin 1944, ainsi que de celles de Julien Kervala et de Gaston Viaron, il fut autorisé à rédiger une dernière lettre. Ils furent exécutés au petit matin du 10 juin, l’un après l’autre (Hily le premier) au stand de tir du plateau du Bouguen. Selon le prêtre allemand (Franz Eich) qui l’assistait, il cria "Liberté, égalité, vive la France, adieu mes parents".
Les familles ne furent pas prévenues. Des rumeurs circulaient évoquant une déportation et d’autres parlaient d’une fusillade. En plein siège de Brest, les documents furent détruits ou éparpillés.
Le 21 février 1945, lors de fouilles sur le plateau du Bouguen leurs corps furent découverts et identifiés par la famille. Il fut inhumé le 9 mai 1945 en présence d’une grande assistance à Brest. Son corps repose au cimetière de Recouvrance.
Une rue de Brest, quartier de Kerbonne, porte son mon.
Une stèle fut érigée sur le plateau du Bouguen en 2004.
A-t-il un lien de famille avec Yves Hily, né le 18 novembre 1909 à Saint-Divy (Finistère), volontaire en Espagne républicaine ?
https://www.resistance-brest.net/ru...
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 293777. — site https://www.resistance-brest.net/ru.... — Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre, tome 1, éd. de la Cité, 1979.— État civil, acte de naissance Le Relecq-Kerhuon. — Recensement de Guipavas, 1906.

Gildas Priol, Annie Pennetier

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