Né le 2 janvier 1926 à Cazaubon (Gers), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 au champ de tir du Pont-Long à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; apprenti boucher ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Né à « Cantegrit » à Barbotan-les-Thermes, commune de Cazaubon (Gers),
Boucher à Cazaubon dans le Gers, André Bourdieu intégra le Corps Franc Pommiès en tant que chasseur. Fils d’Irénée Bourdieu cultivateur, et de Mathilde Dulhoste, ménagère. De l’enfance et de l’adolescence cazaubonnaise on retiendra la fréquentation de l’école primaire et l’intégration au sein de l’équipe locale de rugby ; le 14 avril 1944, il participa encore au traditionnel « match des vétérans » : ce sera le dernier.
Apprenti-boucher chez monsieur Laffite à Labastide d’Armagnac (Landes), résistant, il s’engagea volontairement à la section voisine de Saint-Justin (Landes) aux ordres de Bernard Lamour, un résistant cazaubonnais issu de l’antenne du Mouvement national de résistance des Prisonniers de Guerre et Déportés (MNRPGD). Le Gouvernement provisoire de la république française (GPRF) à Alger donne l’ordre aux effectifs du MNRPG de rejoindre les groupements de l’ORA : c’est ainsi que le 25 juin 1944 Bernard Lamour amène sa section– vingt cinq hommes environ– au camp de Diusse (Basses-Pyrénées) où se trouve alors le PC de Jean De Milleret (« Carnot »), chef du groupement Ouest de l’ORA et à la tête des FFI des Landes.
André Bourdieu fut affecté avec le groupe Lamour à Portet (Basses-Pyrénées) village béarnais limitrophe des Landes et du Gers, dans une compagnie hors rang, en charge de l’Intendance, des liaisons et des transports. Composée d’éléments disparates par leur origine, ce qui devint la « Brigade Carnot » concentrait à Portet entre cent quatre-vingt et deux cents hommes
Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Les 1ers et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il ignore les mises en garde que lui adressent, entre autres, le chef régional Charles Strickler du MNRPGD et André Pommiès, en personne, afin de disperser une telle concentration de maquisards. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Hélas trop tard.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. A 6h00, les allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd et longtemps difficile à établir en raison des difficultés de l’identification de certains fusillés. Neuf maisons furent incendiées, 14 résistants furent tués au combat, quarante quatre faits prisonniers et 5 habitants du village furent abattus.
Capturé avec 46 de ses compagnons, André Bourdieu fut transporté, enfermé et torturé dans les prisons de la caserne Bernadotte à Pau. Le 6 juillet, le commandant allemand prit la décision d’exécuter les prisonniers. Emmené au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, André Bourdieu, 18 ans, fut exécuté à la mitraillette et son corps jeté dans une fosse. Il fut inhumé par la suite à Cazaubon.
Emmené au champ de tir du Pont-Long, au nord de Pau, André Bourdieu, 18 ans, est exécuté à la mitraillette. Une de nos sources indique que les prisonniers le furent quatre par quatre ; les corps sont jetés dans quatre fosses préalablement préparées à une vingtaine de mètres de la butte de tir. Au moins six autres combattants gersois ou réfugiés dans le Gers perdent la vie devant le peloton d’exécution : Joseph Castarrède ; Jean Duprat ; Marcel Langlade ; Charles Lehmann ; Marcel Rulhman ; Désiré Wanner.
Exhumé de la fosse commune, le corps d’André Bourdieu est ramené à Cazaubon le 27 novembre 1944. Son village et le Comité cantonal de libération(CCL) lui font des obsèques solennelles. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée le 17 avril 1959.
Une rue de Cazaubon porte son nom. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Cazaubon (Gers), sur le monument commémoratif de Portet et sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).


Voir Pau (Basses-Pyrénées, actuellement Pyrénées-Atlantiques), champ de tir du Pont-Long, 6 juillet - août 1944
Sources

SOURCES : Archives départementales Gers. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 007. — Arch.mun.de Cazaubon. — Arch. Dép.du Gers, fonds Pierre Péré . — Pierre Cames, Chronique des années de guerre à Cazaubon, Auch, 2002. — La Résistance dans les Landes, AERI, 2008. — MémorialGenWeb. — Mémoire des hommes . — Marcel Céroni, Le Corps Franc Pommiès Tomes 1-2, Toulouse, 2007. — Virginie Picaut, Portet, 3 juillet 1944, de la Mémoire à l’Histoire, ed. Monhélios, Pau, 2009.

Audrey Galicy, compléments par Jacques Fitan

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