Né le 19 mars 1925 à Draguignan (Var), tué au combat le 15 août 1944 aux Arcs-sur-Argens (Var) ; employé des Postes ; Forces Françaises de l’Intérieur-Corps francs de la Libération (FFI-CFL).

FFils de Xavier Freani, d’origine italienne, et de Julie Giraud, facteur à Draguignan, ancien scout, Roger Fréani participait depuis septembre 1943 au Groupe Avant Garde républicaine, groupe qui rassemblait de jeunes résistants de la préfecture du Var. Chef de sizaine, puis chef de la trentaine Bir Hakeim, il répondit à la mobilisation du groupe le 6 juin 1944 et participa au maquis des Salettes qu’il constitua à partir du 8 juin sur les hauteurs de Draguignan jusqu’au 16 juin, date de sa dissolution, le débarquement en Méditerranée et les parachutages attendus n’ayant pas eu lieu. Il prit le pseudonyme de Dominique après la mort de Dominique Luciani, résistant dracénois, abattu à Aups (Var), le 22 juillet. Le jour du débarquement sur les côtes varoises, le 15 août 1944, Jean Fréani prévint ses camarades que des armes parachutées étaient distribuées aux Nouradons, entre les communes des Arcs et de Taradeau (Var). Là, ses camarades firent équipe avec un petit groupe de parachutistes américains largués loin de leur point de rassemblement, alors que Roger Fréani préféra accompagner le groupe des Francs tireurs et partisans (FTP) de Lorgues (Var, détachement Jean Carrara). Ce groupe avait envoyé le matin deux camionnettes avec douze hommes chacune à la ferme des Nouradons, entre les communes des Arcs et de Taradeau (Var) pour prendre des armes provenant de parachutages. La route Draguignan-Lorgues étant coupée par les Allemands, les camionnettes prirent pour revenir à Lorgues la direction des Arcs qui étaient aux mains des résistants et de parachutistes américains qui avaient été largués dans le secteur. Après un arrêt et l’envoi de deux éclaireurs pour s’assurer que la voie était libre, en dépit de recommandations de prudence, elles redémarrèrent à la mi-journée, mais, à 200 mètres du village, au carrefour de la RN 565 et la D10, elles tombèrent dans une embuscade qui fit victimes, dont Roger Fréani.
Ses obsèques eurent lieu le 23 août à Draguignan en présence d’une foule considérable. Une messe de sortie de deuil fut célébrée le 30 août. Il fut cité à l’ordre des FFI. Décoré de la Croix guerre avec étoile vermeil le 31 mai 1946, il reçut la mention de « Mort pour la France ». Une place de Draguignan porte le nom de Roger Fréani « Héros de la Résistance dracénoise ». Une stèle fut érigée sur les lieux du drame et inaugurée le 11 novembre 1944 en même temps qu’était inaugurée aux Arcs l’« avenue des 13 Lorguais ». Sept autres FTP de la localité trouvèrent la mort deux jours après. Dans le cimetière de Lorgues, une colonne tronquée marque l’emplacement de la sépulture des « patriotes tombés les 15 et 17 août 1944. »
Son frère cadet, Louis, né en 1927, participa à la Résistance dans les rangs du Groupe Avant Garde républicaine.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Var 45 J fonds German (archives Amigas et CDL), 88 J (fonds Victor Masson, Liste d’Italiens tombés dans le Var, p. 36 et « Historique GAR »), 93 J (fonds ANACR Var, rapport du chef de détachement) et 1970 W 57 (dossier ONAC). ⎯ Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 187693 (nc). ⎯ presse locale (La Résistance du Var libéré n° 8 du 26 août 1944, Résistance n°12 du 30 août 1944, n°47 15 août 1945, La Liberté du Var 15 novembre 1944).⎯ Édouard Terzian, Grand écart. Parcours d’un saint-cyrien atypique, Paris, Indo Édition, 2007, p. 42-43.

Jean-Marie Guillon

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