Né le 27 janvier 1927 à Pramaggiore (Vénétie, Italie), mort le 12 juin 1944 à Saint-Lys (Haute-Garonne) ; garçon boucher à Saint-Lys ; victime civile de soldats de compagnies du 3e bataillon du 3e régiment de grenadiers Deutschland de la division blindée SS Das Reich

René Zago était le fils de Ferdinand Zago et de Jeanne Dissegna. Célibataire, il vivait avec ses parents dans une maison du quartier Sébastopol de Saint-Lys. Il exerçait en 1944 la profession de garçon-boucher. Le 12 juin 1944 il fut une des victimes civiles des SS de compagnies du régiment de grenadiers Deutschland de la division blindée SS Das Reich à qui l’état-major du groupe d’armée G de la Wehrmacht avait commandé une opération de « nettoyage » antiterroriste. Plusieurs maquis étaient implantés à proximité de Saint-Lys, à la limite entre les départements du Gers et de la Haute-Garonne.
Après avoir fait sauté le château de Gagen (commune de Bonrepos-sur-Aussonnelle, Haute-Garonne), premier cantonnement des hommes du maquis (Armée secrète) de Saint-Lys (Voir Chaubet Jean), et incendié ses dépendances, hangars et pigeonnier, les SS de la division Das Reich — en opérations depuis le 10 juin contre les maquis du Comminges (Haute-Garonne), du Couserans (Ariège) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées) — se regroupèrent et pénétrèrent dans le village de Saint-Lys, effectuèrent des perquisitions et commirent des déprédations. Après 20 heures, ils se répandirent ensuite dans les fermes de la périphérie du bourg, sur les territoires de la commune limitrophe de Bonrepos-sur-Aussonnelle où ils tuèrent un civil de passage, Gino Zanghieri et de celle de Saint-Lys même où ils massacrèrent six civils. Ils tiraient dans tous les sens afin d’impressionner des populations civiles soupçonnées de complicités avec les maquis. Ils massacrèrent des civils, un peu au hasard. Ils terminèrent leur équipée meurtrière en tuant Pierre Lartigue et René Zago qui pansaient des chevaux dans l’écurie propriété du premier, au lieu-dit Sébastopol, chemin du Carrelet, au croisement avec la roue de Lamasquère (la partie nord du chemin du Carrelet a été renommée rue René-Zago). Un soldat d’origine alsacienne serait intervenu afin de dissuader un officier de ne pas tirer sur les deux hommes. Zago avait levé les bras et crié : « Ne me tuez pas ! Ne me tuez pas ! ». L’officier l’abattit froidement.
Son nom est inscrit sur le monument commémoratif érigé à la sortie du village de Bonrepos-sur-Aussonnelle, vers Saint-Lys. Sur cette plaque est gravée, avec les noms, l’inscription suivante : « Le maquis de Saint-Lys à ses camarades des Corps francs de Libération morts au combat du 12 juin 1944 ». Une plaque y a été apposée à sa base avec leurs noms et l’inscription suivante : « Aux victimes civiles de la barbarie nazie du 12 juin 1944 ». Il est également gravé sur le monument aux morts de Saint-Lys appartenant à toutes les catégories de victimes de la Seconde guerre mondiale, parmi lesquelles celles du maquis de Saint-Lys (on y a rajouté ultérieurement les morts de la guerre d’Algérie). Par délibération du 16 mai 1994, le conseil municipal de Saint-Lys attribua à la partie nord du chemin du Carrelet le nom de rue René-Zago.
Il a reçu la mention « mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Michel Goubet, « Le maquis et le combat de Saint-Lys 12 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 398, p. 542]. — Philippe Viguier, Le maquis de Saint-Lys 1944, sl., sd [1985], 22 p. — Site : Mairie de Saint-Lys, consulté le 26 février 2020, « Saint-Lys_patrimoine_evenements-du-12-juin-1944 », PDF. — Site MemorialGenWeb consulté le 29 février 2020.

André Balent

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