Né le 18 octobre 1916 à Praz-sur-Arly (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Genas (Isère, Rhône depuis 1968) ; militaire ; résistant dans l’Armée secrète (AS).

Tombe de Robert Jaccaz, Nécropole Nationale de La Doua, Villeurbanne (Rhône)
Tombe de Robert Jaccaz, Nécropole Nationale de La Doua, Villeurbanne (Rhône)
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Fils de François Louis, alors âgé de 29 ans, menuisier, et de Marie Alphonsine Bapney, 31 ans, institutrice publique, Robert Jaccaz épousa Anastasie (dite Anna) Kaïmacili le 18 octobre 1941 à Praz-sur-Arly, et il devint père d’une fille.
À 20 ans en 1936, grâce à l’initiative du ministre Pierre Cot qui lança « l’aviation populaire » il entra à l’école d’aviation d’Ambérieu et il devint sergent. En 1940, il participa à la guerre comme pilote dans une escadrille de bombardement.
Après la défaite, il tenta en vain de rejoindre Londres et le général de Gaulle. En 1942, après une rencontre avec le commandant Vallette d’Osia, il entra dans la toute nouvelle Armée secrète.
Ses services sont homologués à partir du 1er janvier 1943.
Il devint agent de liaison et de renseignements (alias Jacquet) et travailla pour le Service Atterrissage et Parachutage. Il rencontrait souvent Jean-Marie Saulnier, à l’auberge du Lyonnais à Annecy (Haute-Savoie) , plaque tournante de la Résistance autour du mouvement « Combat ».
Le 23 décembre 1943, il était à l’Auberge du Lyonnais. Jean-Marie n’était pas là. Flora son épouse reçut Robert. La Gestapo était annoncée dans le quartier. Le café se vida brutalement, mais Robert oublia sa sacoche. Flora la cacha comme elle put sous une banquette, mais il était trop tard. Le gestapiste Gromm était déjà dans la place. Il vint arrêter Flora. Robert, qui revint à l’Auberge pour récupérer sa sacoche, fut immédiatement arrêté par la Feldgendarmerie allemande d’Annecy I/97 et Gromm. Le gestapiste trouva dans la sacoche un plan de bombardement de l’usine de Chedde.
Il fut incarcéré à la prison du Pax à Annemasse le 24 décembre 1943 (n°345, juste avant Flora Saulnier, grande figure de la Résistance qui reviendra heureusement de Ravensbrück). Il fut transféré à Lyon à la prison de Montluc, avec Flora, le 29 janvier 1944. Il fut interrogé avec violence comme la plupart des détenus par la Gestapo lyonnaise. Il a beaucoup dû penser à son épouse enceinte et à sa fille, durant ces moments de tristesse et de violence.
Le 12 juillet 1944, au lieu-dit Bouvaret sur la commune de Genas, les Allemands exécutèrent 21 détenus sortis de la prison de Montluc, dont Robert Jaccaz. (Mémorial de l’oppression dossiers 3808 W 15 n.7 et 483).
Enterré sous le n°4 à Genas, il fut officiellement identifié par sa mère et son frère le 25 octobre 1944.
Le 16 juillet 1958, son corps fut ensuite transféré dans la nécropole militaire nationale de La Doua à Villeurbanne (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), carré A, rang 10, tombe 61.
« Mort pour la France », Interné résistant, homologué au grade de sous-lieutenant, il reçut à titre posthume la Croix de guerre avec palmes, la Médaille de la Résistance (31 mars 1947) et fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 10 novembre 1955.
Il figure sur le monument commémoratif érigé à Genas et sur le monument aux morts de Praz-sur-Arly, (transcription 7/1945).


Voir Genas (Isère, Rhône depuis 1968), lieu-dit Bouvaret, 12 juillet 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 57793 et SHD, Vincennes, GR 16 P 302951, GR 19 P 74/2, p. 3. — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3460 W 4, 3335 W 22, 3335 W 24, 3335 W 8 3335 W 13.— Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémorial GenWeb. — Mémoire des hommes. — État civil.

Michel Germain, Dominique Tantin

Version imprimable