Né le 18 août 1914 à Etercy (Haute-Savoie), massacré le 30 juin 1944 à Étercy (Haute-Savoie) ; fromager ; victime civile.

Fernand Laperrière était le fils de Louis Joseph, fromager, et de Franceline Duclos, ménagère, tous les deux alors âgés de 28 ans. Fernand avait 25 ans en 1939, et il fut rappelé sous les drapeaux. Démobilisé en 1940, il revint travailler au pays, où il tenait la fruitière.
Le 26 juin 1944, le corps franc départemental monta une opération de sabotage dans le tunnel de Lovagny et utilisa comme base arrière la ferme de Léon Berthet. Des soldats et des secrétaires féminines allemands furent débarqués du train avant qu’il ne déraille et amenés à la ferme. Les hommes du corps francs furent obligés de faire deux voyages pour transporter leurs prisonniers à Mannecy (Chilly), où ils cantonnaient pour l’heure. Mais ils ignoraient qu’entre les trajets, le village avait été investi par les Allemands et les miliciens annéciens renseignés. Yves Oppert*, alias Montcalm, de retour avec le véhicule de la résistance, fut arrêté, violenté et tué près du lavoir. Au cours du combat qui s’engagea entre les Allemands et les résistants restées à la ferme Berthet, Léo Chalvin* fut tué. Le corps franc décrocha. L’agriculteur Léon Berthet*, dut partir avec les maquisards. Lorsqu’il revint pour sortir ses vaches de l’étable, il fut mitraillé sur le pas de la porte. La ferme Berthet fut investie et les prisonniers allemands libérés. (Les Allemands ont au moins deux morts). Les miliciens torturèrent Claude Roger*, avant de l’achever et apprirent ainsi où se trouvait le reste du corps franc. Le lendemain ils se rendirent sur place et libérèrent les autres Allemands détenus. Puis la ferme Taillefer fut incendiée et le bétail volé.
Le 30 juin, quatre hommes du corps franc revinrent à Etercy pour récupérer des armes qu’ils y avaient planquées. Apprenant à la fois la mort de Léon et la présence de miliciens dans le village, ils décidèrent de faire justice. Ayant trouvé deux miliciens, ils les exécutèrent au cimetière sur les tombes de leurs camarades. Dans la soirée, des G.M.R. et la Milice revinrent et ratissèrent le village. Le père d’un des miliciens dénonça et quatre hommes furent sortis des otages : Léon Bailly*, Julien Boguet*, Flavien Burlet* et Fernand Laperrière. Ils furent exécutés au bord de la route des Creuses (départementale 16) .
Fernand Laperierre fut reconnu « Mort pour la France » le 17 avril 1945 (dossiers n° 98 958 et 98 926). Le drame d’Etercy reste encore gravé dans toutes les consciences. Plusieurs plaques et un monument érigé sur la route des Creuses rappellent le martyr de ces hommes morts pour la liberté. Son nom est également gravé sur les monuments aux morts d’Etercy et Epagny. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1439).
Sources

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb.

Michel Germain

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