Margerie-Hancourt (Marne), lieu de mémoire, août 1944

Dans le Bois des Laires à Margerie-Hancourt


Sur la stèle du maquis des Chênes



La commémoration du 25 juin 2005

L’insigne de l’Amicale du maquis des Chênes

François de La Hamayde (1915-1976)Chef du maquis des Chênes
SOURCE : Photo communiquée par Hubert de La Hamayde
À partir de l’été 1943, après l’arrestation et la disparition de Jacques de La Fournière, torturé à mort par la Gestapo, et le démantèlement du groupe « Yes » qu’il avait implanté dans le secteur de Châtelraould/Vitry-le-François (Marne), François de La Hamayde installa un maquis dans le Bois des Laires, à quelques centaines de mètres de sa propriété des Chênes, pour recueillir les rescapés du groupe « Yes », des réfractaires du STO, des prisonniers de guerre évadés et des membres d’équipages alliés abattus aux confins de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne, et pour se préparer aux combats de la Libération.
Le Maquis des Chênes dont la devise était « Par force et par arme », était constitué de trois sections comptant au total 132 combattants FFI (Forces françaises de l’intérieur) qui, à partir de la mi-août 1944, ont harcelé les troupes allemandes battant en retraite, et participé aux combats de la libération dans la Marne, puis dans la Haute-Marne jusqu’à Chaumont.
Après la Libération, le lieutenant de La Hamayde a pris le commandement du 5e escadron du 9e Régiment de Dragons à la tête d’engagés volontaires issus du Maquis des Chênes dans le cadre de l’amalgame instauré au sein de l’Armée nouvelle.
Le 13 juin 1971, une stèle a été inaugurée dans le Bois des Laires tout proche du lieu-dit Les Chênes, sur le territoire de Margerie-Hancourt, sur laquelle sont inscrits les noms de onze FFI du maquis des Chênes morts au combat ou exécutés sommairement en août-septembre 1944 :
« Maquis des Chênes
Août-Septembre 1944











« En érigeant ce bloc de granit au lieu même où nous fûmes en 1944 réunis par un même amour de la patrie et de la liberté, vous avez voulu, mes chers camarades, prouver que vous vous souveniez bien sûr de ces moments exaltants où rien d’autre ne comptait plus que la libération de notre cher pays, mais aussi, et surtout, que vous vous souveniez de ceux d’entre vous qui donnèrent tout jusqu’au sacrifice suprême.
Et si vous avez désiré aussi que ce monument fût placé au milieu des bois, c’est sans doute pour qu’il soit bien à vous et pour qu’il marque mieux, de façon plus intime, plus secrète, le souvenir d’un temps où les différences de classes sociales et les divergences d’idées étaient oubliées par notre idéal commun.
Je voudrais que cette pierre soit un témoignage durable non seulement de l’héroïsme de ceux dont les noms y sont inscrits, mais encore de cet admirable élan qui nous emportait tous à cette époque ».
Colonel François de La Hamayde
Chaque année l’Amicale du Maquis des Chênes présidée par Georges Humbert, puis par Hubert de La Hamayde qui lui a succédé en 2008, honore la mémoire des FFI et des pilotes alliés tombés dans le secteur de Margerie-Hancourt :



SOURCES : Témoignage de Georges Humbert, président de l’Amicale du maquis des Chênes recueilli par Jocelyne et Jean-Pierre Husson en 2005. – Jean-Pierre Husson, " La stèle du Maquis des Chênes à Margerie-Hancourt (Marne) et le Monument des fusillés à Naives-devant-Bar (Meuse) ", dossier en ligne sur le site Histoire et mémoires, CRDP-Académie de Reims, 2006-2014. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013.
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson