Née le 20 décembre 1917 à Pouzay (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; cultivatrice ; victime civile.

Colette Blanchard était la fille d’Octave, Louis Blanchard (né le 19 juillet 1887 à Pouzay, Indre-et-Loire), journalier agricole et d’Adeline Deplais (née le 16 octobre 1891 à Sainte-Maure, Indre-et-Loire). Ses parents s’étaient mariés le 1er juillet 1913 à Pouzay. Son père fut mobilisé le 4 août 1914 et fit toute la guerre dans l’infanterie, le 68ème Régiment d’infanterie du Blanc. Gazé le 28 août 1918 à Villers-la-Fosse, commune de Vauxrezis (Aisne), il fut démobilisé le 28 mars 1919, décoré de la Croix de guerre. Colette née en 1917 fut l’aînée de leurs quatre enfants, quatre filles, avant Renée née en 1920, Marcelle en 1923 et Yvonne née en 1926. Après avoir vécu à Pouzay dans les années 20, la famille vint s’installer à Noyant-de-Touraine (Indre-et-Loire). Au recensement de 1931, elle résidait au lieu-dit Les Pâturaux où Octave Blanchard était cultivateur. Colette Blanchard se maria à la fin des années 30 avec Alphonse Guiton, né le 1er janvier1914 à Maillé Indre-et-Loire. Ils eurent deux enfants Éliane née le 1er juin 1938 et Gérard né le 30 octobre 1939. Alphonse Guiton fut mobilisé en septembre 1939 et fait prisonnier lors des combats de mai - juin 1940.
En 1944, son mari étant toujours prisonnier en Allemagne, Colette Guiton résidait avec ses enfants et sa jeune sœur Yvonne âgée de 17 ans, à proximité du bourg de Maillé au lieu-dit La Heurtellière, où ils étaient cultivateurs. Elle fut victime avec ses deux enfants et sa sœur du massacre de Maillé. Le 25 août, dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. La ferme de La Heurtellière fut l’une des premières cibles des exactions, habitants massacrés et bâtiments incendiés. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. De nombreux membres de la famille de son mari furent massacrés (son beau-père Charles Guiton, plusieurs de ses beaux-frères et belles-sœurs, plusieurs neveux et nièces) et en particulier le frère jumeau de son mari, Robert, qui périt dans le même massacre avec toute sa famille. Alphonse Guiton, unique survivant des deux familles, mourut le 7 novembre 1994 à La Celle-Saint-Avant (Indre-et-Loire).
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — André Payon, curé de la Celle-Saint-Avant, Draché et Maillé, Maillé Martyr – Un village Martyr, Maillé – Récit du massacre du 25 août 1944 édité sous le patronage du Comité de Libération d’Indre-et-Loire, 1945. — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

Version imprimable