Né le 22 février 1884 à Ligueil (Indre-et-Loire), massacré le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; manœuvre et garde voies ; victime civile.

Paul Auger était le fils de François Auger âgé de 38 ans à sa naissance, journalier et de Silvine Bidault âgée de 33 ans. Il fit son service militaire d’octobre 1905 à septembre 1907 au 42ème Régiment d’infanterie à Belfort (Territoire-de-Belfort). Il se maria le 3 juillet 1908 à Maillé avec Eugénie Deplaix (née à Maillé le 19 novembre 1885). Ils eurent trois enfants, trois filles, Raymonde née en 1910, Gabrielle en 1911 et Elisa née en 1914. Paul Auger fut mobilisé le 4 août 1914. Il fut blessé par balle le 9 septembre 1914 lors de combats dans le département de l’Aisne et fut promu caporal le 4 décembre 1914. Il fut cité à l’ordre du Corps d’Armée le 18 mai 1916 lors de la bataille de Verdun : « D’un courage au-dessus de tout éloge, s’est offert volontairement pour exécuter plusieurs patrouilles dans la nuit du 4 au 5 mai 1916. A recueilli sur l’ennemi les renseignements les plus précis. S’est élancé en tête de la contre-attaque qui a suivi entraînant ses camarades par son exemple ». Il reçut la Croix de guerre et fut promu sergent le 13 mai 1916. Il fut à nouveau cité à l’ordre du régiment le 30 septembre 1918 : « Gradé plein de calme et de sang-froid, le 14 septembre 1918 son chef ayant été tué, a pris le commandement de sa section et l’a maintenue avec lui sous un très violent bombardement ». Il fut démobilisé le 10 mars 1919. Ancien combattant de 1914 - 1918 il reçut la Médaille militaire par décret du 11 avril 1930.
Installé au bourg de Maillé avec sa famille, il fut d’abord employé journalier à la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans puis devint manœuvre au camp militaire voisin de Nouâtre (Indre-et-Loire), dépôt de matériels du Génie et de télégraphie militaire. En 1944, il résidait toujours avec son épouse au bourg de Maillé et avait alors été requis comme garde-voies (obligation établie par le gouvernement de Vichy et à laquelle pouvaient être soumis tous les hommes valides ; les gardes-voies étaient munis d’un sifflet et d’une arme et devaient effectuer des rondes de surveillance le long de quelques kilomètres de rail, en l’occurrence à Maillé la grande voie stratégique Paris -Bordeaux).
Il fut victime avec son épouse Eugénie du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Paul Auger fut abattu de deux balles par un soldat allemand sur le seuil de sa maison.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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