Née le 12 juin 1915 à Tours (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; culottière ; victime civile.

Suzanne Desale était la fille de Marcel Desale (né le 1er mars 1895 à Tours) chaudronnier à la Compagnie des Chemins de fer Paris - Orléans et de Marie, Eugénie, Florence Babin domiciliés rue Beaujardin à Tours. Ses parents s’étaient mariés le 5 décembre 1914 à la mairie de Tours. Son père fut mobilisé en août 1916 dans l’infanterie puis fut mis à disposition en février 1919 des Chemins de fer du Paris - Orléans, affecté spécial à la gare de Tours. Démobilisé le 2 octobre 1920, il vint s’installer à Saint-Joseph de Portricq au nord de Nantes (Loire-Atlantique), puis en 1924 à Varennes-les-Nevers (Nièvre) au gré de ses mutations professionnelles. En 1944, il était cheminot, ouvrier chaudronnier au dépôt SNCF de Tours. Suzanne Desale se maria vers 1935 avec André Brunet, monteur en chauffage. Ils eurent trois enfants, Marcel né en 1937, Yolande née en 1939 et Jacques né en 1943. En 1944 la famille était domiciliée 35, rue Beaujardin à Tours à proximité des gares et de la voie ferrée Paris - Bordeaux.
En août 1944, Suzanne Brunet et ses trois enfants se trouvaient à Maillé au sud de Tours, hébergés au lieu-dit La Cigogne, où ils étaient venus sans doute se réfugier. On peut formuler l’hypothèse que le grand bombardement de la ville de Tours dans la nuit du 19 au 20 mai 1944 par l’aviation américaine sur les gares de Tours ait pu les amener à quitter la ville. En effet, effectué à haute altitude, ce bombardement très imprécis provoqua un grand nombre de victimes (143 morts), des destructions importantes dans la ville de Tours. De plus d’autres bombardements visant les infrastructures et les ponts se poursuivirent les 23 mai, 6 et 8 juin.
Suzanne Brunet et ses trois enfants furent victimes du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes.
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé. Il figure également sur la stèle commémorative SNCF de Maillé « A la mémoire des agents de la SNCF et des membres de leurs famille tués lors du massacre de Maillé le 25 Août 1944 ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule). — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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