Né le 4 juin 1907 à Paris (ex Seine, XVe arr.), exécuté sommairement le 18 juin 1944 à Tronget (Allier) ; ouvrier agricole ; résistant au sein des francs-tireurs et partisans (FTP).

Stèle de Louis LANUSSE
Stèle de Louis LANUSSE
Fils de Jean, Louis Lanusse, né le 1er décembre 1876 à Commentry (Allier), et de Mélanie Angar, 22 ans, Louis Lanusse se réfugia avec sa famille dans l’Allier sous l’Occupation. Il se cacha dans une ferme de Vernusse (Allier) avant de rejoindre la ferme du Hazard sur la commune de Tronget (Allier) chez les Joly. C’est ici qu’il participa aux actions du groupe FTP de la commune, groupe vraisemblablement rattaché à la 2e compagnie FTP de l’Allier.
Le 18 juin, les troupes allemandes de la 25ème Compagnie aéroportée, casernée à Moulins, ont encerclé les villages de Tronget et Le Montet dans l’Allier. Les Allemands sont venus à la demande du commandant de la brigade de gendarmerie du Montet.
Le 18 juin, « 5 heures du matin... Louis Lanusse se rendait en vélo de la ferme du Hazard où il se cachait, au bois de Pérogne pour procéder à l’essai d’armes récupérées dans un parachutage à l’intention de la Résistance. Il a été surpris par les Allemands au débouché de la petite rue du Verger dans le bourg de Tronget.
Il a voulu se débarrasser des armes qu’il avait grossièrement emballées sur son porte-bagage en les jetant sur le tas de charbon tout proche (le dépôt du marchand de charbon était juste en face). Il était porteur d’une mitraillette anglaise.
Son geste n’avait pas échappé aux soldats qui l’avaient remarqué. Ils n’eurent guère de peine à se saisir de lui et à le confondre. Ils l’ont abattu sur le champ, sans autre forme de procès.
Plus tard, confortés dans l’idée que le bourg de Tronget était le repère de « terroristes » dénoncés dans les lettres des délateurs, les soldats allemands vont s’en prendre aux maisons du bourg, fracassant les portes à la recherche de résistants et de leurs armes. A défaut d’en trouver, ils vont emmener un groupe d’hommes en otages le long du mur de la Poste, puis au carrefour de la rue des Riats, près du mur du parc de la Villa Marie-Louise, domicile de Marinoni, chef de la Délégation Spéciale mise en place par Pétain. L’atmosphère était pesante et les craintes d’un massacre imminent hantaient les esprits de celles et ceux qui avaient vu passer le terrible convoi dans le bourg.
Ils ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de l’homme parlant allemand que Pétain avait installé à la tête de la délégation spéciale à la place du maire. Cet homme se montrait alors d’autant plus prudent qu’il avait reçu la visite des résistants trongétois la semaine précédente et avait dû leur remettre ses armes et les clés de la mairie.
Ayant compris que la défaite des nazis et de leurs collaborateurs était aussi imminente qu’inéluctable, il se comporta dignement en face de l’officier allemand en se portant garant des otages qui furent finalement relâchés vers 11 heures. »
Il fut exécuté au lieu-dit La croix de la Roche sur la commune de Tronget (Allier).
Il a été inhumé au cimetière de Tronget (Allier) où il a une tombe. Une stèle a été érigée là où il a été exécuté. Chaque année y a lieu une commémoration de l’ANACR.
Il n’a pas de dossier au service historique de la Défense.
Sources

SOURCES : MemorialGenweb.— Site internet de l’ANACR de l’Allier .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 537 : crimes de guerre à Tronget. — Généanet.

Henri-Ferréol Billy

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