Née le 10 mai 1914 à Thilouze (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Marie Poirier était la fille d’Ernest, Laurent, Frédéric Poirier charbonnier et de Blanche Archambault charbonnière. Elle se maria à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) le 13 avril 1935 avec Jean Joseph Bruzeau (né le 22 juillet 1903 à Joué-les-Tours).
Son mari fut mobilisé en septembre 1939, incorporé au 57ème RAMD, dans l’est de la France. En juin 1940 son régiment appartenant à la 67ème DI se replia vers le Jura où il livra de durs combats autour du 18 - 20 juin. Jean Bruzeau fut fait prisonnier. La liste des prisonniers de guerre du 5 octobre 1940 fournie par les autorités allemandes indique qu’il était alors interné au Frontstalag 141 de Vesoul (ouvert d’octobre 1940 à décembre 1943) avant sans doute d’être conduit dans un stalag en Allemagne.
En août 1944, Marie Bruzeau résidait à Maillé au sud de Tours, où elle était venue peut-être se réfugier. On peut formuler l’hypothèse que le grand bombardement de la ville de Tours dans la nuit du 19 au 20 mai 1944 par l’aviation américaine sur les gares de Tours ait pu l’amener à quitter Joué-les-Tours à proximité des gares et de la voie ferrée Paris - Bordeaux. En effet, effectué à haute altitude, ce bombardement très imprécis provoqua un grand nombre de victimes (143 morts) et des destructions importantes. De plus d’autres bombardements visant les infrastructures et les ponts se poursuivirent les 23 mai, 6 et 8 juin.
Marie Bruzeau était domiciliée près de l’école de Maillé (c’est l’institutrice, Gabrielle Gandar, qui vint le 26 août déclarer son décès précisant être voisine de la défunte). Elle fut victime du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Elle fut abattue dans le cellier de l’épicerie que tenait Jeanne Guerrier, elle aussi femme de prisonnier, et avec laquelle elle s’était liée d’amitié.
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre et Indre-et-Loire (état civil) — Site Gallica, liste officielle des prisonniers de guerre — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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