Née le 6 mai 1855 à Draché (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) ; victime civile.

Magdeleine Moreau était la fille de Jean Moreau et de Jeanne Duveau. Elle se maria à Draché le 28 octobre 1874 avec Louis, Auguste Métais (né le 2 octobre 1846 à Ports-de-Piles, Vienne), charron à Maillé où il était domicilié avec ses parents Eugène Métais, également charron, et Louise Pachet. Agée de 19 ans, elle était alors, selon sa déclaration, gagiste (ce qui dans le vocabulaire agricole du temps désigne une personne recevant des gages pour un service rendu, sans toutefois être domestique). Ils eurent quatre enfants tous nés à Maillé, Louis né en 1875, Désirée née en 1878, Albert né en 1881 et Léon né en 1886. Son mari exerçait le métier de charron tandis que Magdeleine Métais devint à partir de la fin des années 80, buraliste et épicière au bourg de Maillé (sans doute les prémisses du café Métais). Son mari Louis Métais mourut à Maillé le 12 mars 1901 à 54 ans. Magdeleine Moreau veuve Métais se remaria le 29 avril 1914 à Maillé avec Denis, Joseph Bruneau, né le 8 août 1852 à Azay-le-Ferron (Indre), lui-même veuf d’Eugénie Menoux décédée à Maillé le 14 avril 1903. Son acte de mariage indique qu’elle était alors cabaretière, tandis que le recensement de 1906 la présente comme épicière et son mari comme aubergiste. Son second mari mourut à son tour le 2 août 1915 et elle resta alors à 60 ans définitivement veuve.
En 1944, âgée de 89 ans, elle résidait toujours au bourg de Maillé. Elle fut victime du massacre de Maillé. Le 25 août dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Son fils Albert Métais, chez lequel elle vivait peut-être, cultivateur à Maillé, âgé de 63 ans vint le lendemain déclarer son décès en même temps que celui de son épouse Justine Méry. Son petit-fils Jules Métais (fils de Léon), sa femme, tenancière du café Métais et leurs enfants périrent aussi dans le massacre.
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Aujourd’hui l’ancien café Métais est un lieu de mémoire. C’est le seul bâtiment du bourg de Maillé qui n’ait pas été incendié ou bombardé. Depuis le 9 mars 2006, une Maison du Souvenir y a ouvert ses portes.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne et Indre-et-Loire (état civil, recensements) — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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