Né le 2 septembre 1873 à Chanteix (Corrèze), massacré le 10 juin 1944 à Lagraulière (Corrèze) ; cultivateur ; victime civile.

Jean-Baptiste Bordas était le fils de Charles, cultivateur, alors âgé de 24 ans, et de son épouse Jeanne Bordas, âgée de 21 ans, établis au village de Chastang sur la commune de Chanteix. Il accomplit son service militaire en 1894-1895 dans le 80e RI. Le 24 février 1900 à Lagraulière, il épousa Jeanne Simon, sans profession, née dans cette commune le 14 mars 1883. De cette union naquirent deux enfants, Pierre né en décembre 1900 et Léonard en 1906. Jean-Baptiste Bordas fut mobilisé en 1914-1918 dans l’infanterie territoriale. Au recensement de 1936, cette famille de cultivateurs était établie sur le territoire de la commune de Lagraulière, leur ferme étant située au lieu-dit La Moissonnie, à proximité de la RN120 (auj. D1120). Parents et enfants vivaient ensemble, Pierre semblant être resté célibataire tandis que Léonard avait épousé Marie-Berthe Geneste née en 1915 à Espartignac.
Jean-Baptiste Bordas et son fils Pierre tombèrent sous les balles des Waffen-SS de la division Das Reich dans les circonstances suivantes.
Le 10 juin 1944, aux alentours de 8h du matin, au lieu-dit Puy-la-Croisille, commune de Lagraulière, des maquisards avaient abattu des arbres sur la RN120 et tendu une embuscade. Ils ouvrirent le feu sur trois Allemands circulant en Citroën, en tuant deux tandis que le troisième parvint à prendre la fuite. Les cadavres furent vite enterrés et le véhicule dissimulé. Mais les maquisards furent aperçus quittant les lieux par un détachement motorisé allemand de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich. Pris en chasse, ils réussirent à semer leurs poursuivants.
En représailles, ces derniers massacrèrent cinq habitants. Il s’agit des occupants d’une ferme voisine du lieu de l’embuscade, Jean-Baptiste Bordas et son fils Pierre, d’Auguste Villechenoux, un voisin des Bordas, et de Roger Condat qui venait de la commune voisine d’Espartignac et allait chercher son père à Saint-Jal. À Espartignac, ils tuèrent Louis Juge. Plusieurs maisons furent incendiées.
Les noms des victimes sont inscrits sur une stèle commémorative élevée sur les lieux du drame. Jean-Baptiste et Pierre Bordas ont leurs noms gravés sur le monument aux Morts de Lagraulière.
Sources

SOURCES : Guy Penaud, La Das Reich, 2e SS Panzer Division, Périgueux, Éd. La Lauze, 2005, p. 229, 515. — MémorialGenWeb. — Actes de naissance et de mariage, registre matricule militaire et recensement de 1936 en ligne (Arch. Dép. de Corrèze).

Dominique Tantin

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