Né le 26 septembre 1885 à Bizonnes (Isère), sommairement exécuté le 13 juillet 1944 à Rives (Isère) ; cafetier ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant

Xavier, Alexandre Brochier était le fils de Jean, Pierre et de Célestine Bernard, son épouse.
Il effectua son service militaire au 22ème RI du 6 octobre 1906 au 25 septembre 1908.
Rappelé à l’activité en 1914, il se blessa en mars 1916 en nettoyant le revolver de l’officier dont il était l’ordonnance, blessure sans gravité. Passé au 408ème RI le 23 décembre 1917, il fut rendu à la vie civile le 21 mars 1919.
Il épousa Marie, Joséphine Guillon le 7 avril 1919 à Bizonnes (Isère). Ils eurent au moins deux garçons.
Le couple s’installa à Rives (Isère) fin 1919.
Xavier Brochier était cafetier.
Depuis le 4 juin 1930, il tenait le grand café de la Poste, 51 rue de la République.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit le secteur 2 Chartreuse, de l’A.S. Isère à partir du 1er juin 1944.
Le matin du 13 juillet 1944, Xavier Brochier se trouvait dans son café avec trois résistants du groupe franc Lecomte.
Marius Brochier, l’un des fils du cafetier, vint les avertir que des Allemands arrivaient.
Alphonse Thiry, René Pommier et Louis Sgambatto quittèrent alors l’établissement.
Très vite le café fut cerné et des Allemands et des miliciens entrèrent.
Le café et le logement de la famille Brochier furent mis à sac.
Xavier Brochier fut arrêté et conduit devant la mairie, place Carnot.
Peu après arriva une camionnette qui transportait les trois résistants qui s’étaient trouvés au café Brochier le matin et qui avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de quitter Rives et trois résistants venus en mission à Rives qui avaient été arrêtés à un barrage.
Ces trois derniers furent déportés. Un seul revint.
Les prisonniers furent alors interrogés. L’un des jeunes résistants qui répondait avec hauteur aux questions de l’officier allemand fut violemment frappé par un policier en civil. Puis il fut placé contre un mur et sommairement exécuté d’une rafale dans le dos tirée par un milicien.
Ce fut ensuite le tour d’un autre de ses camarades, puis de Xavier Brochier et enfin du dernier membre du groupe franc Lecomte.
À son départ, le commandant allemand interdit que l’on touchât aux cadavres avant deux jours et ordonna que la population défilât devant eux.
Le maire fit alors établir une palissade autour des corps et transforma la place Carnot en chapelle ardente où sapeurs-pompiers et scouts se relayèrent pour tenir une garde d’honneur.
Les obsèques eurent lieu le 15 juillet 1944 en présence d’une grande partie de la population de Rives.
Les corps furent enterrés au cimetière communal.
Xavier Brochier obtint la mention "Mort pour la France", fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de Rives et sur le monument érigé sur le lieu de l’exécution à Rives, 151 rue du 8 mai 1945, en bordure de la place de la Libération.


Voir : Rives


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 589 — Arch. dép. Isère, RMM, 11NUM/1R1416_02, p.89 et 90 — SHD Vincennes GR 16 P 92166 (à consulter) ; GR 19 P 38/6 — AVCC Caen AC 21 P 34337 et AC 21 P 718082 (à consulter) — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — État civil

Jean-Luc Marquer

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