Né le 23 août 1878 à Lagarde-Enval (Corrèze), massacré le 9 juin 1944 à Sainte-Fortunade (Corrèze) ; cultivateur ; victime civile.

Stèle Commémorative
Stèle Commémorative
Crédit : MémorialGenWeb.
Antoine Bouthourye était le fils de Pierre, alors âgé de 33 ans, et de son épouse Marguerite Vieillemaringe, 22 ans, cultivateurs. Il fut ajourné au conseil de révision en 1899 en raison de son état de santé. Le 21 février 1903, à Sainte-Fortunade, il épousa Amélie Plas. Le couple était établi sur la commune de Sainte-Fortunade, à quelques kilomètres au sud de Tulle, au village de Noual, dans un hameau nommé Le Grelet.
Le 9 juin 1944, jour des pendaisons de Tulle, un détachement allemand de la 2e SS Panzerdivision Das Reich traversa la commune à la recherche de maquisards. Le maire, Antoine Vieillefond, président de la délégation spéciale faisant fonction de maire, avait fait dégager des arbres abattus par le maquis. Mais il y eut quelques coups de feu tirés par les résistants aux alentours du bourg, et les Allemands tuèrent deux habitants de Sainte-Fortunade.
Au Grelet, Antoine Bouthourye était en train de chauffer son four pour y cuire son pain. Selon l’historien Guy Penaud (op. cit. p. 228), les Waffen-SS le jetèrent dans le four et incendièrent sa ferme.
Selon l’article du quotidien La Montagne en date du 15 juin 2014, “à l’initiative de Roger Colin, ancien conseiller municipal, qui a réuni des témoignages sur les actes dramatiques de la division SS Das Reich à Sainte-Fortunade, la municipalité et l’association des Anciens combattants ont inauguré une stèle au lieu-dit « le Grelet ». Une fois la plaque dévoilée par les écoliers de CM2, quatre musiciens, dont la conseillère municipale Aline Hazebrouck, ont joué le Chant des partisans. Sur la plaque, chacun peut lire : « Le 9 juin 1944, des éléments de la division SS « Das Reich », venant de Bretenoux et se dirigeant vers Tulle, allumèrent des incendies dans plusieurs bâtiments du lieu-dit « Le Grelet ». La maison d’en face, aujourd’hui reconstruite, fut entièrement détruite par le feu. Sous un prétexte encore méconnu à ce jour, Antoine Bouthouyrie, le propriétaire, fut exécuté et jeté dans le brasier. Puis la troupe ennemie poursuivit son trajet vers Tulle, où une partie de la division SS arrivée la veille se livrait à la pendaison et à la déportation de jeunes civils tullistes. » Jean-Marie Bouthouyrie, petit-fils d’Antoine, a souligné avec émotion l’hommage rendu à son grand-père. Le crime commémoré « s’enracine dans un contexte qu’il nous appartient de convoquer à des fins éducatives, civiques, préventives, humaines, et de l’inscrire dans la grande chaîne mémorielle des générations », a insisté le maire Michel Jaulin. L’ancien relais de diligence du Grelet a été reconstruit après la guerre ; la maison est occupée aujourd’hui par Jean-Marie.
Le même jour, René Chastang - qui appartenait à une classe d’âge requise pour le STO - fut abattu par les Waffen-SS au lieu-dit La Couperie.
Sources

SOURCES : Guy Penaud, La Das Reich, 2e SS Panzer Division, Périgueux, Éd. La Lauze, 2005, p. 228, 516. — MémorialGenWeb. — Quotidien La Montagne, 15 juin 2014. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 318068 (nc). — Archives départementales de Corrèze en ligne, acte de naissance, registre matricule militaire et recensement de 1936.

Dominique Tantin

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