À Rives (Isère), le 12 juillet 1944, un garçon de 13 ans fut abattu pour n’avoir pas obéi aux ordres d’un soldat allemand.
Le 13 juillet 1944, en présence de miliciens travaillant avec le Gestapo grenobloise, quatre résistants furent sommairement exécutés.

Le 12 juillet 1944, dans la matinée, Jean-Louis Benoni ne répondit pas aux sommations d’un militaire allemand et continua son chemin.
La soldat qui l’avait interpellé mit alors un genou à terre, épaula et l’abattit d’un coup de fusil.
Le 13 juillet 1944, des militaires allemands, accompagnés de Waffen SS, de membres de la Gestapo et de miliciens grenoblois, accompagnés de deux femmes, investirent Rives (Isère) pour mener une action de représailles après la mort de plusieurs soldats allemands.
Après avoir installé des barrages aux principaux points d’accès de la ville, le café Brochier fut cerné et la mairie fut occupée.
Xavier Brochier, dont l’établissement servait de point de ralliement aux résistants, fut arrêté et son café et son logement furent pillés par des miliciens et des soldats allemands.
Le maire, Monsieur Genin, fut interrogé sur la présence de communistes et de maquisards dans la commune. Ses réponses n’étant pas jugées satisfaisantes, il fut soumis à un simulacre d’exécution par pendaison.
Pendant ce temps un des miliciens jetait à terre la statue de Marianne trouvée dans la salle des mariages. Comme elle avait résisté, un autre la détruisit à coups de marteau.
Vers midi, une camionnette amena devant la mairie six jeunes résistants, arrêtés par les barrages. Ils furent brutalement interrogés au pied des escaliers. L’un deux, qui répondait avec morgue, fut roué de coups.
Vers 12h30, deux des jeunes résistants furent fusillés dans le dos par des miliciens. Vint ensuite le tour de Xavier Brochier.
Enfin, un troisième résistant fut abattu de la même façon.
Les trois autres résistants arrêtés furent déportés. Un seul revint.
À son départ le commandant allemand interdit que l’on touchât aux cadavres avant deux jours et ordonna que la population défilât devant eux.
Le maire fit alors établir une palissade autour des corps et transforma la place Carnot en chapelle ardente où sapeurs-pompiers et scouts se relayèrent pour monter une garde d’honneur.
Les obsèques eurent lieu le 15 juillet en présence d’une grande partie de la population de Rives.
Les corps furent enterrés au cimetière communal.
Un monument fut érigé sur le lieu de l’exécution, aujourd’hui 151 rue du 8 mai 1945, sur le côté de la place de la Libération, ancienne place Carnot.


Victimes
12 juillet 1944
Jean-Louis BENONI
13 juillet 1944
Xavier BROCHIER
René POMMIER
Louis SGAMBATTO
Alphonse THIRY
Sources

Sources : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 415 et 589 — Google street view

Jean-Luc Marquer

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