Née le 2 juin 1900 à Sainte-Maure (Indre-et-Loire), massacrée le 25 août 1944 à Maillé (Indre-et-Loire) et morte des suites de ses blessures le 28 août 1944 à Montbazon (Indre-et-Loire) ; épicière ; victime civile.

Ernestine Tartre était la fille d’Armand Tartre (né à Maillé le 24 septembre 1860), ouvrier agricole et de Justine Cognault (née le 21 mars 1873 à Cussay, Indre-et-Loire) également ouvrière agricole. Elle était leur quatrième enfant après Armand né en novembre 1892, Émile né en novembre 1893 et Valentine née en juillet 1895. Elle se maria le 26 novembre 1918 à Maillé avec François, Édouard, René Bouloiseau (né à Maillé le 12 février 1894). Ils eurent deux enfants Marcel né en 1920 à Saint-Martin-le-Beau (Indre-et-Loire) et Suzanne née en 1921 à L’Isle-Bouchard (Indre-et-Loire). Le couple divorça le 2 août 1928 et Ernestine Tartre revint s’installer à Maillé. Au recensement de 1936, elle tenait au bourg une épicerie vivant avec son fils Marcel apprenti menuisier à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et sa fille Suzanne apprentie couturière dans la commune voisine de Nouâtre. Sa mère Justine Tartre, veuve, résidait également avec elle. Ernestine Tartre se remaria le 17 décembre 1938 à Maillé avec Pierre Ricottier, né le 31 juillet 1892 à Cinais (Indre-et-Loire).
En août 1944 elle tenait toujours une épicerie - boulangerie au bourg de Maillé et hébergeait chez elle sa mère et la famille de sa fille Suzanne, devenue Suzanne Meunier et mère de deux jeunes enfants Annie et Jean. Elle fut victime avec sa mère, son frère Armand Tartre et deux de ses petits-enfants Annie et Jean Meunier du massacre de Maillé. Le 25 août, dès neuf heures du matin le village fut cerné par les troupes allemandes. Le massacre commença dans les champs, les jardins, les maisons et jusque dans les caves. Sur les 500 habitants que comptait Maillé, il y eut 124 victimes. Vers 10 heures, des soldats allemands pénétrèrent dans l’épicerie boulangerie que tenait Ernestine Ricottier, ils ouvrirent le feu sur tous les membres de sa famille présents sur les lieux qui furent tués ou blessés plus ou moins grièvement. La maison fut ensuite incendiée avec les corps de Justine Tartre et de son arrière-petite-fille Annie. Ernestine Tartre grièvement blessée au côté par une balle explosive, et sa fille Suzanne plus légèrement parvinrent à fuir avant l’incendie. Transportée tardivement hors du village (les officiers allemands refusèrent longtemps toute évacuation des blessés), elle décéda trois jours plus tard, le 28 août 1944 à 5 heures du matin, à Montbazon (Indre-et-Loire) où elle avait été transportée.
Elle obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière de Maillé.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, recensements) — André Payon, curé de la Celle-Saint-Avant, Draché et Maillé, Maillé Martyr – Un village Martyr, Maillé – Récit du massacre du 25 août 1944 édité sous le patronage du Comité de Libération d’Indre-et-Loire, 1945. — Mémorial Genweb.

Michel Thébault

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