Né le 20 février 1881 à Gillonay (Isère), sommairement exécuté le 13 juillet 1944 à La-Frette (Isère) ; cultivateur ; résistant, homologué Résistance intérieure française et interné résistant

Lucien Jacquier-Roux était le fils de Joseph et de Marie, Philomène Morel.
Il effectua son service militaire du 15 novembre 1902 au 27 septembre 1905 au 7ème régiment de Cuirassiers.
Il épousa Marie, Joséphine Darlay le 6 avril 1910 à Gillonnay (Isère). Le couple eut au moins une fille, Paulette.
Mobilisé en 1914, il fut affecté au 14ème escadron du Train. Il fut promu maréchal-des-logis le 25 septembre 1915.
Blessé le 6 juillet 1916, il fut hospitalisé jusqu’au 21 février 1917. Il fut ensuite affecté au service auxiliaire au 4ème régiment du Génie.
Il fut cité à l’ordre de la Division et décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent.
Rendu à la vie civile le 7 mars 1919, il s’installa à Bourgoin (aujourd’hui, Bourgoin-Jallieu, Isère).
La famille s’installa à La-Frette à partir du 4 juin 1923.
Paulette Jacquier-Roux entra dans la Résistance dès 1941.
En novembre 1942, elle installa un groupe armé dans la ferme familiale avec l’approbation de son père.
Le 7 mai 1944, une opération de police menée à La Frette par des membres allemands et français de la Gestapo lyonnaise conduisit à l’arrestation d’une trentaine de personnes, dont cinq résistants qui furent déportés.
Paulette Jacquier-Roux, connue sous le pseudonyme de "Marie-Jeanne", décida alors que le groupe armé irait occuper des fermes inhabitées en montagne.
Il ne se trouvait donc plus rien de suspect dans la ferme de Lucien Jacquier-Roux.
Le 12 juillet 1944, "Marie-Jeanne", qui participait à une embuscade menée par les maquisards contre un convoi allemand au col du Banchet, fut faite prisonnière.
Conduite à Bourgoin (aujourd’hui Bourgoin-Jallieu, Isère) pour être interrogée, elle réussit à s’évader entre deux interrogatoires.
Le 13 juillet 1944, en représailles des combats de la veille qui firent plusieurs victimes dans leurs rangs, des militaires allemands accompagnés de civils armés porteurs de brassards blancs pénétrèrent dans la ferme de Lucien Jacquier-Roux, située au lieu-dit "Goubet".
Après l’avoir pillée, ils interrogèrent Lucien Jacquier-Roux sur la présence des résistants dans la région et sur le lieu où pouvait se trouver sa fille.
N’obtenant pas de réponse, les miliciens et les Allemands incendièrent la ferme, puis emmenèrent Lucien Jacquier-Roux en camion vers d’autres fermes ayant abrité des maquisards, qu’ils incendièrent.
Ensuite, ils le ramenèrent devant sa ferme qui brûlait.
Là, des miliciens le firent descendre de camion, le conduisirent dans la cour de la ferme et l’abattirent d’une rafale de mitraillette dans le dos. Puis l’un d’entre eux lui porta le coup de grâce d’une balle dans la nuque.
Lucien Jacquier-Roux fut enterré dans le caveau familial au cimetière de La-Frette.
Il obtint la mention "Mort pour la France", fut homologué résistant, membre de la Résistance intérieure française (RIF), et interné résistant.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de La-Frette, sur la plaque commémorative du camp de Chambarand à Viriville (Isère) et sur le monument commémoratif érigé à proximité du lieu des combats au col du Banchet à La-Frette.


Voir : Saint-Hilaire-de-la-Côte, La-Frette


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 480 et 602 — SHD Vincennes, GR 16 P 3044835 (à consulter) — AVCC Caen, AC 21 P 575262 (à consulter) — Arch. dép. Isère, RMM, 11NUM/1R1369_04 p. 79 à 82 — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Geneanet — État civil

Jean-Luc Marquer

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