Né le 20 décembre 1921 à Le Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Toussieu (Isère, aujourd’hui Rhône) ; chauffeur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), Mouvements unis de la Résistance (MUR) dans la Haute-Loire, torturé.

Fils de Pierre Pradier, cultivateur, et de Rosa Charreyre, ménagère, Pierre Pradier habitait Brives-Charensac (Haute-Loire) où, célibataire, il était chauffeur. Il rejoignit la Résistance au sein du groupe formé par Lucien Volle.
En novembre 1943, Lucien Volle constitua le groupe franc des Mouvements unis de Résistance (MUR) de Haute-Loire. Son groupe multiplia les actions spectaculaires, suscitant en réaction d’importantes opérations de répression et d’arrestations.
Pierre Pradier échappa avec Auguste Bérard à la grande rafle de Blavozy menée le 2 juillet 1944 par le milicien Parrat.
Le 3 juillet 1944, la tentative d’exécution de Marcel Bernard, le procureur « qui voulait l’anéantissement de la Résistance », par l’un des hommes de Lucien Volle, accrut probablement la volonté de répression des miliciens. Le lundi 3 juillet, eut lieu une nouvelle traque aux Pandraux (Haute-Loire) puis à Brives-Charensac où Paul Pradier fut arrêté à l’hôtel Terminus, alors qu’il cherchait à revoir son jeune frère pris la veille et relâché en début d’après-midi. Selon le témoignage d’Auguste Bérard, Pierre Pradier fut obligé par le milicien Parrat d’indiquer l’adresse d’Auguste Bérard. Si ce dernier était en fuite, la maison fut pillée et son frère fut arrêté avant d’être relâché le 11 juillet. Pierre Pradier fut torturé. Son arrestation et celle de ces 4 camarades qui seront exécutés avec lui fut le fait de la feldgendarmerie du Puy, agissant sur les renseignements du milicien Parrat.
Les résistants furent conduits à Lyon (Rhône) et internés à la prison de Montluc.
Le 12 juillet 1944, Pierre Pradier et vingt-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Toussieu (Isère, Rhône), au lieu-dit la Perrière, dans un chemin reliant la route départementale 318 au Bourg de Toussieu, puis ils furent exécutés.
Il fut officiellement identifié le 23 octobre 1944 par son frère Roger qui le reconnut formellement sur la photographie n° 16 réalisée par le service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Il a été reconnu « Mort pour la France », homologué Interné de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI). Il a reçu la médaille de la Résistance (JO 13/01/1946).
Une plaque à Brives-Charensac a été apposée en juillet 1987 en hommage à André Blondeel, Auguste Marcon, Félix Mouleyre, Pierre Pardier et Paul Pugnière, fusillés ce 12 juillet 1944 à Toussieu. Manque le nom de Jean Heller, fusillé dans les mêmes conditions mais qui n’habitait pas cette commune.
Son nom apparaît aussi sur le monument commémoratif de Toussieu rendant hommage aux vingt-huit fusillés du 12 juillet 1944.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 650929 et AC 21 P 135333, dossiers Pierre Pradier (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 489840, dossier Pierre Pradier (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3460 W 3. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 154, crimes de guerre commis à Brives-Charensac et Blavozy. — Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983. — Lucien Volle, La singulière épopée du Groupe Lafayette, Le Puy-en-Velay, 3ème édition, 2004, p. 191. —MémorialGenweb. — État-civil Le Monastier-sur-Gazeille et Toussieu.

Eric Panthou

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