Né le 4 janvier 1888 à Loches (Indre-et-Loire), massacré le 20 août 1944 à Dolus-le-Sec (Indre-et-Loire) : cultivateur ; victime civile.

Eugène Manceau était le fils d’Eugène Manceau âgé de 35 ans à sa naissance, journalier et de Louise Clément âgée de 33 ans. Il fut orphelin très jeune, à 3 ans, lors du décès de son père le 12 octobre 1891 à Loches. Après son service militaire d’octobre 1909 à septembre 1911 au 4ème Régiment d’Artillerie, il épousa le 11 novembre 1911 à Loches, Georgette Fortin (née le 26 mai 1891 à Ferrières-sur-Beaulieu, Indre-et-Loire). Il fut mobilisé le 4 août 1914 et fit toute la première guerre mondiale dans l’artillerie. Blessé une première fois en octobre 1914, il fut gazé en 1916. Brigadier depuis le 1er mai 1916, il fut cité à l’ordre de la division : « dans la nuit du 13 au 14 août ayant eu plusieurs de ses chevaux tués et ses conducteurs intoxiqués par des obus spéciaux, blessé lui-même au visage, est parvenu à reformer ses attelages, a porté ses conducteurs en avant à travers la nappe de gaz et à ravitailler la batterie malgré les difficultés de toutes sortes faisant preuve d’un esprit de décision, d’une énergie et d’un courage digne d’éloges ». Il fut décoré de la Croix de guerre. Démobilisé le 31 mai 1919 il revint s’installer à Loches puis en 1921 à Dolus-le-Sec. Métayer au lieu-dit la Tempauderie, il était père d’un enfant Georges né en 1920 à Loches. En 1944, il était toujours domicilié à Dolus-le-Sec.
Le 16 août 1944, la ville de Loches connut une première libération par l’action conjointe de plusieurs maquis locaux. Mais quatre jours plus tard, le 20 août, les troupes allemandes reprirent la ville, point stratégique sur leurs axes de retraite au sud de la Loire. De violents combats opposèrent alors les groupes de maquisards, aux troupes allemandes à Loches et dans plusieurs communes voisines, combats qui firent une vingtaine de morts parmi les résistants. Sur la commune de Chanceaux-près-Loches, à la périphérie ouest de la ville, sept résistants furent tués. Sur la commune de Dolus-le-Sec un maquisard fut également tué dans les combats. Le corps d’Eugène Manceau fut trouvé sur la route de Chanceaux-près-Loches à Dolus-le-Sec vers 12 heures « les mâchoires fracassées et le crâne horriblement fracturé par rafale de mitrailleuse allemande ». Sans doute victime civile collatérale des combats, massacré par sa seule présence sur les lieux, son corps fut aussitôt ramené à son domicile.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Dolus-le-Sec.
Sources

SOURCE : Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements). — DVD AERI Indre-et-Loire. — Mémorial genweb.

Michel Thébault

Version imprimable