Né le 19 août 1893 à Lille (Nord), fusillé comme otage le 26 septembre 1941 à la citadelle de Lille ; tailleur d’habits ; syndicaliste et militant communiste du Nord ; résistant au sein de l’Organisation spéciale (OS).

Fils de Berthe Martin, couturière, et de Joseph Devos, Edmond Devos exerça le métier de tailleur d’habits dans sa ville natale puis à Valenciennes (Nord). Mobilisé au 43e RI, il fut blessé en septembre 1914 près de Guise, puis en 1917, à Craonne. Il obtint pour son courage la Médaille militaire et la Croix de guerre. Il se maria le 2 août 1919 à Lille avec Rachel Estenne et était père d’un enfant.
Démobilisé en 1919, il adhéra à la section lilloise des Jeunesses socialistes et rejoignit le Parti communiste lors de la scission de 1921. Installé à Valenciennes à partir de 1923, il devint, l’année suivante, secrétaire de la cellule de Valenciennes-centre (fonction qu’il conserva jusqu’en 1936) et entra au comité du rayon (voir Éloi Mériaux). Élu conseiller prud’homme en 1929, fondateur et secrétaire du syndicat CGTU de l’Habillement de Valenciennes, il fut choisi comme secrétaire du syndicat réunifié en 1936. Arrêté en septembre 1939 pour avoir refusé de renier le Parti communiste, Edmond Devos fut relâché après trois mois de détention. Organisateur du PCF et de la CGT clandestins dans le Valenciennois, il fut arrêté le 27 août 1941 par la Feldgendarmerie et la police française ; il appartenait semble-t-il à l’Organisation spéciale, selon un témoignage. Interné à la prison de Valenciennes, il fut transféré à celle de Loos-lès-Lille au lendemain de son arrestation.
Il fut capturé après un vol d’explosifs qui eut lieu dans la nuit du 22 au 23 septembre 1941, attribué à des « bandits armés – certainement des communistes ». Des attentats furent commis contre des trains de transport militaires et des trains français, dans le courant de la nuit suivante ainsi que dans la journée du 25 septembre.
Le lendemain, Niehoff, commandant militaire pour la Belgique et le nord de la France, ordonna l’exécution de vingt otages à la citadelle de Lille, « militants communistes particulièrement actifs » : Victor Bancel, Louis Blondeau, Arthur Brunet, François Coupez, Florentin Debruille, Edmond Devos, Jules Domisse, Floris Durez, Louis Dussart, Arthur Loucheux, Lucien Moreau, Léon Petitjean, Jules Roch, Fernand Turbant, Kléber Verrier, Florimond Dapvril, Albert Foucart, Adolphe Gaspard, Alexis Walquant, Rodolphe Langlemez. Ces cinq derniers se seraient suicidés par pendaison dans leur cellule.
En septembre 2012, une plaque fut apposée sur les lieux en hommage aux cinq fusillés du 15 septembre (Albert Deberdt, Louis Doisy, Joseph Noël, Henri Ployard* et Hugo Zajak) et aux vingt du 26 septembre 1941.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Nord, M 154/191 et M. 595/35. – Liberté, 17 octobre 1944. – J.-M. Fossier, Zone interdite, Éd. Sociales, 1977. – Site Internet du ministère de la Culture. – État civil. – Plaque commémorative, citadelle de Lille.

Yves Le Maner, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

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