Né le 15 mai 1882 au Mont-Saint-Adrien (Oise), massacré le 16 août 1944 à Troissereux (Oise) ; victime civile.

Paul Sonnet est le fils de Léon Arthur Sonnet et de Marie Eugénie Anaïse Peaucelle. Employé en fabrique de chandelles à Ons-en-Bray (1902), le conseil de révision l’ajourna pour faiblesse en 1903 et 1904. Il effectua finalement son service militaire au 24e Section de Commis et Ouvriers d’Administration (SCOA) du 8 octobre 1905 au 18 septembre 1906. Il fut envoyé dans la réserve de l’armée active en 1906 muni d’un certificat de bonne conduite. Rappelé à l’activité avec la mobilisation générale, il arriva au corps du 24e SCOA le 6 août 1914, qu’il quitta le 1er février 1916 pour passer eu 1er SCOA. Il fut ensuite versé au 74e RI le 15 octobre 1916 puis 146e RI le 24 janvier 1917.Passé en renfort, il fut blessé le 24 mai suivant à Ostel (Aisne) par intoxication au gaz. Il entra alors à l’HOE de Mont-Notre-Dame le 26 mai, fut soigné à l’ambulance 9/20 le 27 mai avant d’être transféré à l’hôpital territorial d’Amiens. Après une permission de 7 jours, il fut de nouveau envoyé en renfort au front.
Noté disparu le 28 mai 1918, il fut fait prisonnier à Chassemy et détenu à Lansdorf
(Allemagne). Libéré le 5 janvier 1919, il passa au 51e RI le 13 février suivant et fut démobilisé le 11 mars 1919 avec le 4e échelon.
De retour dans l’Oise, il s’installa dans le hameau de Campdeville à Milly-sur-Thérain, tandis que ses parents étaient domiciliés à Troissereux même. Il épousa Maria Lebesgue. On le note charcutier domicilié à Troissereux en 1944.
Le 16 août 1944, à 3h du matin, des soldats allemands massacrèrent dans leur ferme la famille Degroote et leurs deux employés ; puis entre 5 et 6 heures cernèrent le village, arrêtèrent puis abattirent d’une rafale de mitraillette, contre le mur de la ferme Degroote, trois hommes se rendant à leur travail dont Adrien Sonnet, (63 ans) vers 6h du matin. Le massacre se poursuivit dans le village.
Son corps, emmené en camion jusqu’à la caserne Agel, y fut enterré dans une fosse commune.
Début septembre, sur les déclarations d’un détenu de la prison Agel qui avait remarqué des allées et venues anormales dans un coin de la caserne, des recherches furent menées. Les fouilles réalisées là où la terre avait été fraîchement remuée permirent de mettre au jour les corps dénudés des treize massacrés de Troissereux avec, près d’eux, des paquets de vêtements et de chaussures. Ramenés à Troissereux le 3 septembre, les treize habitants massacrés furent inhumés deux jours plus tard.
Il repose dans le cimetière communal de Troissereux.
Son nom figure sur la plaque commémorative de l’église de Troissereux et sur le mémorial des victimes des 16 et 18 août 1944 de la commune.
Le secrétariat des anciens combattants et victimes de guerre lui attribua la mention -Mort Pour La France- le 14 décembre 1945.


Troissereux (Oise), 16-18 août 1944
Sources

SOURCES : Archives départementales de l’Oise, Rp919.— Jean-Pierre Besse, Jean-Yves Bonnard, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012. — Jean-Yves Bonnard, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39-45, ONACVG de l’Oise, 2016. — Monument des 19 martyrs et plaque de l’église à Troissereux .— [https://www.resistance60.fr/r]

Jean-Yves Bonnard

Version imprimable