Né le 4 août 1914 à Mulhouse (Haut-Rhin), exécuté sommairement par les FTP le 13 novembre 1943 à Riom (Puy-de-Dôme) ; garde-voies ; civil.

Fils de Marguerite Vonau, reconnu par Édouard Peter, journalier, le 8 juin 1921 à Mulhouse, Alphonse Peter, né Alfons Vonau, fut engagé volontaire dans l’armée de 1933 à 1938 à Vesoul. Il était marié avec Jeanne, Arlette, Angéline Massenot
Il fut rappelé le 22 août 1939 puis fait prisonnier en juin 1940 à Béthune (Nord). Il fut libéré par les Allemands comme Alsacien Lorrain sous condition de rester en Alsace à Colmar. Il s’évada pour revenir à Vesoul en septembre 1940, rendu à la vie civile de septembre 1940 à fin avril 1942. Il se réengagea à cette date à Vesoul au 404 RADCA stationné à Aubière (Puy-de-Dôme) jusqu’à la démobilisation de l’armée de l’armistice. Le 2 janvier 1943, il s’engagea comme garde-voies et communications, brigade de Riom (Puy-de-Dôme).
C’est à la suite d’un départ en permission le 4 novembre 1943 à Vesoul, où devait demeurer encore son épouse, qu’il disparut. Sa mère habitait alors Mulhouse.
C’est suite à une enquête de gendarmerie menée en avril 1946 qu’on put découvrir les circonstances de son décès. Jusqu’à cette date, il était présumé avoir été tué par les Allemands.
Il fut arrêté rue du Marthuret à Riom (Puy-de-Dôme), le 13 novembre 1943 par deux membres des FTP, Eugène Rougier et Albert Chollet qui l’emmenèrent dans une ferme où il fut jugé par une sorte de conseil de guerre sur la base d’éléments fournis par un inspecteur de police Ameil, du commissariat de Riom, qui lui-même assista au jugement. Peter, selon l’enquête de gendarmerie aurait dénoncé au SD de nombreux patriotes mais sa lettre fut interceptée.
C’est Rougier qui dit avoir été chargé de l’exécution consécutive à ce jugement sommaire. Selon le témoignage de Rougier et Chollet, vivement dénoncé par l’intéressé, l’inspecteur de police Georges Batisse se trouvait aux côtés d’Ameil à la gare de Riom où Peter était attendu le jour de son arrestation par les FTP.
Batisse, du commissariat de Riom, lui aussi présenté par Chollet et Rougier comme membre de la Résistance comme Ameil, fut révoqué et interné sur décision du préfet le 10 mars 1944. Batisse nia avoir eu des relations avec Rougier et Chollet. Il reconnut qu’Ameil et Rougier pouvaient être assez liés puisqu’ils avaient joué ensemble au rugby au stade riomois.
Le 10 février 1944, Ameil se rendit dans un appartement du 29 avenue de Grande-Bretagne à Clermont-Ferrand pour voir Rougier. C’est là que ce dernier ouvrit une valise contenant des billets de 1000 francs qui venaient juste d’être volés dans l’affaire dite du milliard de la Banque de France, vol commis par un groupe de FTP dont faisaient partie Rougier et Chollet, la veille, le 9 février 1944. Ameil n’aurait reçu aucun argent.
Georges Batisse fut gardé à vue deux semaines à Clermont avant d’être interné à compter du 12 mars 1944 au camp de Nexon (Haute-Vienne). Batisse clama son innocence auprès du préfet après 3 mois de détention, invoquant le ressentiment de Rougier et Chollet à son égard pour expliquer le fait qu’ils l’aient dénoncé comme membre de la résistance gaulliste. En effet, il indiqua les avoir inquiétés à plusieurs reprises depuis 1942 pour des affaires de droit commun.
Alphonse Peter n’a pas été reconnu Mort pour la France. Il n’a pas d’acte de décès à son nom sur les registres de la mairie de Riom.
Son nom n’apparaît sur aucun monument commémoratif.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 131008, dossier Alphonse Peter (consulté). — Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 84 : dossier d’internement de Georges Batisse. — État-civil Mulhouse.

Eric Panthou

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