Né le 22 février 1882 à Jouy-sous-Thelle (Oise), massacré le 16 août 1944 à Troissereux. ; médecin ; victime civile.

Joseph Hébert était le fils de Zéphir Euphémie Hébert, boucher et de Marie Zélie Boulanger. Il fit ses études au Lycée Félix-Faure de Beauvais, puis devint étudiant en médecine à Paris.
Il fut d’abord ajourné par le conseil de révision pour faiblesse en 1903 puis dispensé en application de l’article 2,3. Il fut cependant incorporé le 16 novembre 1904 au 87e RI comme soldat de 2e classe et envoyé dans la disponibilité le 23 septembre 1905 muni d’un certificat de bonne conduite. Il fut alors versé dans la réserve de l’armée d’active en tant qu’infirmier. Le 30 juin 1909, il obtint son diplôme de docteur en médecine. Il fut nommé médecin auxiliaire de réserve le 29 septembre 1909. Noté demeurant à Méru en 1910, il fut rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale de 1914. Nommé médecin aide-major de 1ère classe de réserve, il passa au 109e Régiment d’Artillerie Lourde le 1er novembre 1915. Il fut blessé à l’ambulance 1/37 le 4 juillet 1916. On le retrouve affecté au 3eRégiment de Cuirassiers le 21 août 1917 puis comme ambulancier à la 4e DC le 12 septembre 1917 avant d’être détaché au 30e Régiment de Dragons le 9 juin 1918. Démobilisé le 24 février 1919, il passa dans la réserve comme médecin major.
Rentré dans la vie civile, il est mentionné exerçant à Compiègne en 1921. Rappelé sous les drapeaux par le décret de mobilisation, il fut affecté à l’hôpital de Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) le 6 septembre 1939.
Il est noté n’exerçant plus sa profession de médecin et victime du massacre du 16 août à Troissereux sur un état des crimes de guerre allemands dressé par la mairie de Troissereux et reçu par la préfecture de l’Oise le 12 mai 1945.
Dans son édition du 6 septembre 1944, le journal L’Oise Libérée rapporte l’élément
déclencheur de la tragédie du 16 août 1944 à Troissereux : « C’est vers 2h30 qu’une attaque fut menée, aux dires des tortionnaires, contre les sentinelles gardant le château Saint-Maurice. Un sous-officier avait été, paraît-il, légèrement blessé à la main par un coup de feu et, par ailleurs, une patrouille avait essuyé des coups de feu tirés de la ferme de M.Degroote, maire ».
Bien qu’impossibles à vérifier, ces faits furent suivis d’un enchaînement tragique. Vers 3 heures du matin, les soldats allemands, qui occupaient le château, pris de boisson pour certains, et craignant une attaque « terroriste », se rendirent à la ferme et enfoncèrent la porte. Ils abattirent le chien puis tuèrent Jules Degroote. Son épouse Berthe et leur fille Suzanne, descendues de leur chambre, furent abattues peu après. Puis vint le tour de l’ouvrier agricole René Savary et d’Alfred Lenoble, tous deux accourus à l’appel de Mme Degroote.
Le massacre se poursuivit, vers 14 heures, parmi les victimes, le docteur Joseph Hébert qui s’était élevé contre l’assassinat de son fils Pierre Hébert par les Allemands. Son corps, jeté dans le brasier de la grange incendiée, ne fut identifié que le 1er septembre, grâce aux boutons de sa veste de chasse et ses leggins.
A l’issue de cette tragédie, soixante-dix hommes de la commune furent raflés pour être détenus à la caserne Agel, à Beauvais.
Son nom, ni celui de son fils, n’apparaissent sur le Mémorial des 19 fusillés de Troissereux. Ils sont gravés sur la plaque commémorative du Lycée Félix-Faure de Beauvais.


Troissereux (Oise), 16-18 août 1944
Sources

SOURCES : Archives départementales de l’Oise 33W 859, Rp990 — Jean-Pierre Besse, Jean-Yves Bonnard, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012. — Jean-Yves Bonnard, Les communes décorées de l’Oise, Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016. — Association Résistance 60.— Plaque commémorative du Lycée Félix-Faure de Beauvais.

Jean-Yves Bonnard

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