Né le 28 mars 1925 à Aurillac (Cantal), exécuté sommairement le 5 juin 1944 vers Tivoli à Aurillac (Cantal) ; boucher employé aux abattoirs ; membre des Milices patriotiques, victime civile.

Alric Jean (Stade Aurillacois)
Alric Jean (Stade Aurillacois)
Jean Alric était le fils de Louis René Arsène Alric, boucher à Aurillac, originaire de Jussac (Cantal), et de Marie Justine Fabre. Mariés à Aurillac le 4 janvier 1922, ils ont au moins deux enfants , Jean et son frère Robert, Marie, Justin, Pierre né à Aurillac le 29 octobre 1930. A 17 ans il est titulaire de l’équipe première du Stade Aurillacois (rugby) et joue au poste de deuxième ligne où il est considéré comme un espoir du club. Jean Alric était célibataire. En 1944, requis pour le STO, il est attaché aux abattoirs d’Aurillac comme boucher.
Le 4 juin 1944, dans l’après-midi, une compagnie du génie de la 2è division blindée SS "Das Reich" entrait à Aurillac venant de Figeac - Maurs composée de 25 automitrailleuses légères, de véhicules d’accompagnement, et de 150 à 200 hommes. Pendant 4 jours, relate Eugène Martres, les Allemands circulent en ville et se livrent à des exactions (viol, pillages et exécutions).
Le 5 juin 1944, Jean Alric et son camarade Vert passent vers 16h30 devant la maison de leur camarade Louis Verniol pour se rendre tous à la pêche, empruntant le chemin aboutissant aux Camissière. Alric et Vert étant devant voient les premiers des chenillettes allemandes dans la rue des Carmes, se dirigeant vers Arpajon-sur-Cère. Ils prennent la fuite à travers champs mais les Allemands tirent sur eux ainsi que sur Verniol qui est blessé à la jambe, arrêté, avant d’être relâché par la Feldgendarmerie.
Pendant ce temps, Alric et Vert courent à travers le pré de M. Cabridain, derrière la maison du concierge des Camisières. Un tir de mitrailleuse fauche Jean Alric touché au cœur par une balle. Ses papiers étaient en règle. Vert est arrêté et fut relâché un peu plus tard.
Jean Alric avait 19 ans. Il a été déclaré Mort pour la France. Mémoire des Hommes signale son appartenance aux Milices patriotiques, organisation de la Résistance fondée en 1944 par le Parti communiste.
Son nom n’est gravé sur aucun monument aux morts. Le 30 novembre 1944, la municipalité d’Aurillac a décidé de nommer le stade situé dans le Parc Hélitas, stade Jean Alric.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, dossier Jean Alric : AC 21 P 6422 (nc) . — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 73 : crimes de guerre à Aurillac . — Jean Favier (Lieux de Mémoire et Monuments du Souvenir), Albédia, Aurillac 2007 . — Eugène Martres (Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central) Cournon, De Borée 1993 . — Germain Pouget (La vie quotidienne dans le Cantal, 1939-1945) Champagnac, Aurillac 1994 . — Luc Constant (Histoire du Stade Aurillacois) . — État civil (AD 15 en ligne, Geneanet) . — MémorialGenWeb.

Patrick Bec

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