Né le 23 mars 1912 à Volvic (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement par la Résistance le 24 décembre 1943 à Volvic ; ouvrier carrier puis métallurgiste ; résistant au sein du Corps Franc des Vampires.

Félix Sahut est le fils de Priest, tailleur de pierre, et de Marguerite Javion. Il avait trois frères et deux sœurs. Célibataire, il résidait au hameau du Le Moulet, commune de Volvic.
Jusqu’en septembre 1943 il travailla à l’usine métallurgique Biginelli à Gerzat (Puy-de-Dôme). Suite à une grève déclenchée le 20 septembre 1943 dans l’usine le jour anniversaire de la bataille de Valmy, plusieurs dizaines d’ouvriers cessèrent le travail. Louis Sahut qui faisait partie de l’équipe du soir est noté comme gréviste, tandis que sur une autre liste, son nom apparaît parmi les grévistes mais il fut rayé ensuite. 60 auditions et 20 perquisitions eurent lieu à la suite de cette grève.
Le nom de Sahut n’est jamais cité parmi les personnes suspectes. Il se serait pourtant enfui alors.
Dès le 1er avril 1943, il rejoignit la résistance au sein du Corps Franc des Vampires sous le nom connu de Lucien et sous les ordres du commandant Lucien Blanchet, alias Bernard.
Il aurait été fusillé le 24 décembre 1943 à Volvic mais les causes de sa mort, à ce jour encore, ne sont pas clairement établies. En effet, le 3 janvier 1944 un cultivateur découvre, à demi enseveli dans la neige, un cadavre dans un bois de la Nugère près du Cratère sur la commune de Volvic. Les différentes enquêtes menées par la gendarmerie et la brigade régionale de police n’ont pas permis de résoudre l’énigme. Le rapport du docteur légiste constata que la victime avait été tuée par balle et conclut logiquement à un crime qui remonterait à deux semaines. La police décida alors d’orienter ses recherches dans l’identification de la victime parmi les disparus de la région. Différentes pistes se présentèrent, même la famille de Sahut ne le reconnût pas malgré quelques doutes et par peur de représailles. Selon un rapport établi par un Maréchal des Logis, sa mort fut considérée comme suspecte et le motif inconnu. "Il semblerait n’avoir pas été tué par les troupes d’occupation (rumeur publique) bien que membre de la Résistance" dit le rapport pour crimes de guerre concernant Volvic, plaçant son décès en janvier 1944, sans autre précision.
L’enquête resta en suspens faute d’indices suffisants et c’est le 28 septembre 1944 qu’un frère de Félix Sahut se présenta à la police judiciaire de Clermont-Ferrand afin de déclarer que le corps trouvé le 4 janvier 1944 était bien celui de son frère. Il demanda la réouverture du dossier pour connaître exactement les circonstances de sa mort, mais sans résultat. La famille de Félix Sahut établit un dossier de demande d’appartenance aux FFI. Ces démarches aboutirent favorablement et c’est ainsi qu’il a été reconnu « Mort pour la France » et homologué FFI à titre rétroactif.
On peut néanmoins affirmer, sur la base des recherches publiées par Christophe Grégoire, que Félix Sahut a bien été abattu par la Résistance mais pas par les FTP. Sahut devait se livrer à un trafic, voire des choses plus graves encore.
Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Volvic.
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 20 : rapport du Maréchal des Logis Chef Cambou sur des méfaits commis à Pulvérières. — AVCC Caen : AC 21P 149144, dossier Félix Sahut (nc). — SHD Vincennes, GR 16P 530129 (nc). — Arch. Dép. du Puy-de-Dôme : 1296 W 440, grève aux usines Biginelli . — Christophe Grégoire, Les Vampires, élimination et sabotages, Édition De Borée, 2015, p. 388. — Mémorialgenweb. — État civil et recensement de la population de Volvic.

Huguette Juniet et Eric Panthou

Version imprimable