Né le 19 février 1918 à Randan (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement par la Milice le 4 mars 1944 à Riom (Puy-de-Dôme) ; radio-technicien ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Édgard Zinder est le fils du pasteur et missionnaire évangéliste suisse René Zinder. Ce dernier s’était installé depuis 1911 à Beauregard-l’Évêque (Puy-de-Dôme) avant de sa baser à Randan au moment de la première guerre mondiale puis Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) et à Clermont-Ferrand en 1931. A l’aide de sa femme Rachel Wurlod, il menait sa mission évangélique dans les environs, notamment à Vichy (Allier) et Orléat (Puy-de-Dôme).
Il a épousé à une date non connue Denise RUNSER, né en mai 1924 dans le Haut-Rhin.
Après avoir été mobilisé en 1939, Edgard Zinder fut cantonné à Clermont-Ferrand en 1940 avant d’habiter 28 avenue de Châtel-Guyon, à Riom (Puy-de-Dôme). C’est aussi dans cette commune que son père s’était installé. Édgard rejoignit à une date inconnue les FFI sous le nom de l’Ancien. Il appartenait au 1er corps franc de Riom selon son supérieur et était célibataire. Néanmoins, il ne figure pas sur la liste nominative des membres de cette formation. Une femme au nom de Zinder était également sergent au sein de cette formation, avec la fonction d’infirmière. Le 2 mars, il semble être rentré du maquis et devait se rendre à Ambert (Puy-de-Dôme).
Lors d’une rafle entrainant l’arrestation de quarante personnes à Riom, il a été mortellement blessé dans cette commune le 3 mars 1944 vers 7 heures du matin par les miliciens Carrière et Monnet, et sans aucun motif comme le dénonce Le MUR d’Auvergne , journal clandestin, en avril 1944. Il est décédé au domicile de ses parents le lendemain à 4 heures du matin au château des Dagneaux.
Le coupable était André Compagnon, membre du SOL puis milicien bénévole, selon l’expression de son avocat lors de son procès devant la Cour martiale. Il évoqua la légitime défense. Deux témoins le jugèrent sincère mais exalté. Il fut condamné à mort.
Gilles Lévy signale cet événement mais donne comme nom de la victime, Olga Zender.
La mort de l’adjudant Zinder est confirmée par son supérieur le lieutenant Henri Goudier, chef du 1er corps franc de Riom, relevant des Mouvements unis de la Résistance (MUR).
Il a été reconnu Mort pour la France suivant notification du 25 août 1957 du ministère des Anciens Combattants, homologué FFI.
Son nom figure sur le Monument aux Morts du jardin public de Riom.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, 19 P 63/24 : liste nominative des sous officiers de l’Unité, 1er corps franc de Riom. — SHD Vincennes GR 16 P 607555, dossier Édgard Zinder (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 694720, dossier Édgard Zinder (nc). — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — Le Mur d’Auvergne, n°3, avril 1944. — Sylvain Aharonian, Les “ frères larges ” en France métropolitaine : socio-histoire d’un mouvement évangélique de 1850 à 2010, École pratique des hautes études, PARIS, 2016, consultable sur HAL. — La Voix du Peuple, 27 septembre 1944. —Mémoire des Hommes. — Mémorialgenweb. — État-civil Randan et Riom.

Eric Panthou

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