Né le 1er novembre 1917 à Scionzier (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 16 juillet 1944 à Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie) ; directeur d’usine ; résistant FTPF.

Marcel Perillat était le fils de Marie Thomas Perillat et de Marie Alice Depéry son épouse. Avant la guerre, il fut une gloire de football club de Scionzier. Il était le directeur d’une usine de décolletage à Scionzier, où il était domicilié.
Il entra dans la Résistance à la suite de son cousin, qui était ouvrier dans son usine. Le mardi 4 juillet 1944, Marcel Perillat (alias Duvernay) conduisait la voiture qui emmenait ses copains de résistance Marcel Musset*, Hermine Ascari* et Roger Racloz, à Magland, bien qu’il soit interdit de rouler sans laissez-passer spéciaux. Sur le retour, ils prirent Colson*. Ils étaient donc cinq à bord du véhicule de retour sur Cluses.
Une patrouille allemande à l’entrée de la ville leur donna l’ordre de s’arrêter. Roger Racloz dit à Marcel Perillat de ne pas s’arrêter, mais Marcel obtempéra aux ordres allemands. Roger Racloz écrit : « On nous fait descendre. Je suis le dernier à obéir et m’arrange pour que la voiture serve d’écran entre les Allemands et moi et, risquant le tout pour le tout, je fuis à toutes jambes. Bien vite les balles sifflent ; l’une d’elles traverse mon pantalon, mais je puis sans dommage gagner le tunnel de la S.N.C.F… »
Ses camarades furent emmenés l’Ecole d’Horlogerie de Cluses, siège de la Gestapo de la ville. Dans la voiture, les Allemands découvrirent des balles de pistolets, ce qui entraîna probablement leur transfert à Annecy. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1378 et 1539).
Marcel Perillat fut incarcéré à la prison de Saint-François, d’où il fut extrait avec ses trois autres camarades d’infortune, le 16 juillet pour être fusillé au Pesset, à Vieugy. Parlant de ses amis, Roger Racloz ajoute « un monument élevé peu après la Libération porte leurs noms, attestant que, dans une période terrible, ceux-là furent des braves ».
Marcel Perillat, maquisard à la 93-04, fut reconnu « Mort pour la France » le 17 août 1945, homologué FFI et interné résistant. La médaille de la Résistance lui fut décernée à titre posthume par décret en date du 30 septembre 1959. Il figure sur le monument aux morts de Scionzier. En 1948, un monolithe de granit est érigé à l’emplacement où furent fusillés 40 patriotes à Vieugy (Seynod) et en 2004 un panneau explicatif a été dressé à proximité. Une plaquette récapitulative est disponible en mairie de Seynod. Son nom est gravé sur le monument aux morts de sa commune de naissance.
Vieugy, ex-commune de Seynod, auj. Annecy (Haute-Savoie), 15 juin-10 août 1944
Sources

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 466919.

Michel Germain

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